Une journée ordinaire pour les Algérois Aucun incident majeur n'a été enregistré. Des Algériens sont sortis en toute liberté exprimer leurs opinions politiques. Le tout dans une ambiance bon enfant. Alger a renoué avec les manifestations! Des milliers de personnes, tous âges et sexes confondus, ont déambulé hier après-midi dans les rues de la capitale. Il y avait des citoyens très politisés que l'on reconnaissait grâce à leurs pancartes préparées à l'avance. Néanmoins, la plupart d'entre eux étaient des jeunes dont certains n'ont pas encore atteint l'âge de la majorité. Ils étaient là pour exprimer une opinion politique, à savoir appeler au changement et aux réformes. Des réformes par ailleurs promise par le président Bouteflika dans sa lettre de candidature adressée au peuple il y a quelques jours. Cette manifestation qui laissait craindre le pire s'est vite transformée en un moment sympathique où entre deux politiques, on s'arrêtait pour prendre un selfie ou une petite vidéo. Certains s'appelaient même entre eux pour savoir de quel côté il y a plus de mouvement. Question d'ambiance! Car, les manifestants à Alger ont été scindés en plusieurs groupes. Certains au niveau de la place du 1er Mai à Alger, d'autres sont descendus de Bab El Oued vers la place des Martyrs avant d'arriver à la Grande- Poste où ils ont été rejoints par d'autres groupes venus de Kouba et Belcourt ainsi que dans d'autre quartiers de la capitale. Ils se sont encore rassemblés, dans le calme, au niveau de la légendaire placette de ce monument d'Alger avant de décider de marcher vers la présidence de la République à El Mouradia. Chose que les policiers, qui ont quadrillé les quatre coins de la capitale, dès les premières heures de la matinée, ont refusée. On alors assisté à quelques échauffourées. Ce qui a permis aux manifestants de forcer le cordon de sécurité. Un groupe s'est dirigé alors vers l'APN et un autre a voulu continuer son chemin vers le palais d'El Mouradia. Ce dernier a été finalement bloqué au niveau du palais du Peuple à la place Addis-Abeba. Cela au moment où au niveau de la place du 1er Mai, des groupes continuaient à affluer. Il est alors 15 h 30. Un policier allume un pétard et une fusée lumineuse pour faire peur à la foule. Un jet d'eau est lancée sur les manifestants qui se dispersent dans le calme. C'est le moment que choisissent certains pour lancer des slogans empruntés au printemps arabe tels que le fameux Chaâb youride iskat el nidame» ou d'autres vont carrément scander des slogans islamiste. Au même moment à la place Addis-Abeba, les manifestants tentent de forcer le cordon de sécurité composé de centaines de policiers antiémeute. Ces derniers répliquent en lançant en l'air des bombes lacrymogènes et des jets d'eau. La foule se disperse. À 16h, les bombes lacrymogènes sont lancées au niveau du 1er Mai. Elles permettent de disperser la foule. Celle-ci revient à la charge dans le calme. On voit alors les chefs des hommes en bleu faire signe de laisser les choses telles qu'elles. Un cordon policier est là pour encadrer des citoyens venus exprimer leur opinion. S'ensuivent des applaudissements aux brigades antiémeute qui n'ont pas utilisé la force. Certains étaient même en grandes discussions avec les manifestants. Ces derniers se sont même permis le luxe de prendre des selfies entourés de camions antiémeute et des policiers. Les manifestants de la place du 1er Mai se calment doucement, doucement avant de partir d'eux-mêmes. Certains rentrent chez eux, alors que d'autres vont continuer la «fête» devant l'APN. Une ambiance bon enfant règne. Des manifestants ont réussi à atteindre l'hôtel Saint-Georges. Ils veulent continuer leur chemin vers le quartier qu'on appelle le «Golf». La police les disperse difficilement. Quelques échauffourées sont enregistrées, mais rien de vraiment grave. Mieux encore, au niveau de ladite place, à la fin des manifestations, des jeunes ont décidé de montrer l'exemple en ramassant les ordures jetées lors de ce rassemblement qui s'est fait sans heurts ni incidents. C'est le même constat à travers plusieurs régions du pays qui ont répondu à l'appel anonyme pour manifester après la prière du vendredi. Annaba, Béjaïa, Sétif, Bordj Menaïel, Oran, Touggourt, Sidi Bel Abbès...ont aussi marché dans le même calme et la même sérénité. Une belle image de l'Algérie!