Ouaguenoune, Larbaâ Nath-Irathen et Draâ El-Mizan ont connu des échauffourées... Dès le matin, c'est devant le tribunal de Tizi Ouzou qu'une foule, relativement importante, s'est rassemblée en vue d'exiger la libération des détenus dont quelques-uns devaient être auditionnés par le juge d'instruction. L'atmosphère s'électrise rapidement et les grenades lacrymogènes apparaissent. Les manifestants ont répliqué, comme de juste, avec des pierres, mais ont finalement été dispersés. Les manifestations reprennent alors du côté du quartier Les Genêts, de façon sporadique. Le calme est revenu en début d'après-midi, même si des groupes de jeunes entretenaient, au niveau du quartier les Genêts, une certaine tension. A Ouaguenoune, les émeutes ont débuté dans la matinée d'hier. Des manifestants s'en sont violemment pris aux unités de CNS, venues en renfort pour protéger la daïra. Les échanges de projectiles (pierres contre lacrymogènes) étaient copieux. Des blessés légers ont été recensés du côté des manifestants. Certaines sources parlent d'une grange et d'une écurie brûlées accidentellement, par un tir de grenade lacrymogène. La ville a baissé rideau. Il a fallu attendre 15 h pour qu'un calme, précaire, règne de nouveau. Du côté de Larbaâ Nath-Irathen, la coordination locale a appelé hier à une marche à travers les rues de la ville. Rassemblée au niveau de l'avenue, baptisée par la population 28-Avril-2001 la marche s'ébranle vers le siège de la daïra où un sit-in est prévu. Arrivée à proximité de la sûreté de daïra, la procession fait face à un impressionnant cordon de CNS. La foule essaie de contourner le cordon, en empruntant la station de taxis. Là, elle rencontre un autre cordon de policiers. Une délégation de manifestants tente de «négocier» le passage. Les nerfs s'échauffent. Les grenades lacrymogènes apparaissent. La foule se disperse et les échauffourées sont signalées à travers tous les quartiers de la ville. C'est vers 15h que le calme revient. Draâ El-Mizan, en revanche, a vécu nuitamment les escarmouches, entre forces de l'ordre et manifestants. La nuit de lundi à mardi a connu, à Draâ El-Mizan des moments assez chauds. Pneus enflammés, échanges de projectiles, affrontements...ont émaillé la nuit à Draâ El-Mizan. Il semble que la Cadc a donné des consignes pour empêcher, durant la journée d'hier, l'éclatement des émeutes, préférant laisser «la journée au suivi de...l'audition des détenus. Une audition, qui, hier en fin d'après-midi, était loin d'être achevée». La Kabylie attend un geste fort du pouvoir, la libération des détenus qui peut inaugurer un possible début de...discussion et de sortie de crise.