Enfouies, ces ambitions reprennent vie au détour de chaque événement. Le président est donc malade. Normal, c'est un être humain. Il a ses faiblesses naturelles. Il n'est pas une infaillible mécanique. L'opposition politique s'agite. Coup de téléphone par ici, coup de mobile par là. Histoire d'avoir la moindre information sur la santé du président. Le starter à tout ce boucan politico-médiatique a été donné à la suite d'un bref communiqué de la présidence, rendu public en fin de soirée de la journée de samedi, indiquant que suite à des troubles au niveau de l´appareil digestif, «Son Excellence, M.Abdelaziz Bouteflika, Président de la République, a subi ce samedi un contrôle médical au niveau de l´hôpital Aïn Naâdja à Alger». Sur indication des médecins qui l´ont examiné, le Chef de l´Etat s´est déplacé à Paris pour subir un bilan médical plus approfondi. «Les médecins de l´hôpital de Aïn Naâdja qui ont examiné le Chef de l´Etat indiquent que la situation clinique du Président de la République n´est pas source d´inquiétude», ajoute le même communiqué. L'ambassadeur d'Algérie en France a précisé que Abdelaziz Bouteflika est hospitalisé au Val-de-Grâce, un établissement hospitalier de Paris où sont accueillis les dirigeants étrangers qui se rendent en France subir des examens médicaux. Le même établissement a accueilli au mois de septembre dernier le chef de l'Etat français, Jacques Chirac, lors de son accident vasculaire-cérébral, ainsi que de nombreuses personnalités politiques. Mais le plus remarquable n'est pas le fait que le président ait eu un malaise mais bien l'agitation remarquée, hier, au niveau de plusieurs quartiers généraux de certains partis politiques dont l'activité était jusqu'alors mise en veilleuse. La vox populi s'est fait écho, hier, de ce qui se dit dans les cercles politiques. Dès l'annonce du communiqué certaines sources ont affirmé que c'est le branle-bas de combat dans les quartiers généraux de ces mêmes politiques. Normal diront certains, d'autant que l'adage populaire qui dit que « quand le taureau a un genou à terre, les couteaux sont aiguisés» résume bien la situation. Aussi, le prochain communiqué relatif à la santé du présidence est attendu avec impatience par les adversaires du chef de l'Etat. Les problèmes de santé du président font le bonheur de ses détracteurs chez qui se dégage une résolution qui en dit long sur leurs ambitions. Ces politiques sont convaincus d'avoir la stature d'un chef d'Etat d'où leur réapparition et la renaissance de velléités, longtemps refoulées, mais qui reprennent vie au détour de chaque événement. Aussi, il n'est pas exclu de revoir dans les prochaines heures certains «ours» politiques ressortirent de leur tanière vu qu'ils n'ont jamais cessé de briguer le poste tant convoité de président de la République et qui songent d'ores et déjà à l'après-Bouteflika. Dans le même registre, la remise en cause de la révision de la Constitution devient alors d'actualité pour d'aucuns. Néanmoins, ces mêmes politiques semblent ignorer le vieil adage qui dit «il ne faut jamais vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué». De ce fait, toute cette agitation remarquée depuis l'annonce de l'indisposition du président ne changera rien à son avenir politique alors que le pays a retrouvé la stabilité politique.