Le Tribunal arbitral du sport a annoncé qu'il rendrait sa décision d'ici au 26 mars dans l'affaire controversée de l'athlète sud-africaine Caster Semenya. «Le panel va maintenant commencer ses délibérations dans cette affaire, qui peut être considérée comme l'une des plus marquantes que le TAS ait connue et préparer sa décision qui devrait être annoncée par le greffe du TAS d'ici au 26 mars 2019 au plus tard», détaille un communiqué du TAS. Tout au long de la semaine, le TAS a examiné le recours de la championne sud-africaine contre le nouveau règlement de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) qui impose aux femmes «hyperandrogènes» de faire baisser, avec des médicaments, leur taux de testostérone pour participer aux épreuves internationales du 400 m au mile (1609 m). Triple championne du monde (2009, 2011, 2017) et double championne olympique du 800 m (2012, 2016), Caster Semenya assure être «incontestablement une femme» et dénonce des règles destinées, selon elle, à la «ralentir». Le tribunal a entendu des experts et des témoins, parmi lesquels le président de l'IAAF, Lord Coe, et la ministre sud-africaine des Sports, Tokozile Xasa, venue à Lausanne pour soutenir sa compatriote. Et c'est Semyana qui a eu le dernier mot avant la clôture de l'audience vendredi. Les avocats de la championne sud-africaine ont plaidé en début de semaine pour la tolérance envers les athlètes présentant «des variations génétiques». Ils estiment que le nouveau règlement de la Fédération internationale d'athlétisme «tente de manière erronée et douloureuse de régir les caractéristiques sexuelles des athlètes femmes». De son côté, l'IAAF argumente que si des athlètes avec des différences de développement sexuel (DSD) ont des niveaux de testostérone masculins, il est nécessaire de «préserver l'équité de la compétition féminine» et donc demander à ces athlètes de «réduire leur taux de testostérone avant une compétition internationale». La Sud-Africaine n'est pas la seule athlète qui pourrait être affectée par ces nouvelles règles, suspendues en attendant la décision du TAS: les médaillées de bronze et d'argent sur 800 m aux JO de Rio en 2016, Francine Niyonsaba (Burundi) et Margaret Wambui (Kenya), ont également été confrontées à des questions sur leur taux de testostérone.