L'intersyndicale prévoit d'observer un débrayage pour la journée de demain Sur fond de regrets, les membres du collectif des six syndicats autonomes ont fustigé, hier, à l'unisson, en marge d'une conférence de presse à Alger, le caractère «formel» des entretiens tenus récemment avec la responsable du secteur, Nouria Benghebrit. L'intersyndicale de l'Education annonce le maintien de la grève de demain et déplore le blocage du dialogue avec la tutelle. Sur fond de regrets, les membres du collectif des six syndicats autonomes ont fustigé hier à l'unisson, en marge d'une conférence de presse à Alger, le caractère «formel» des entretiens tenus récemment avec la responsable du secteur, Nouria Benghebrit. «Le constat est affligeant, on a eu droit aux mêmes réponses aux dossiers les plus lourds», a sermonné le président de l'Union nationale des personnels de l'enseignement et de la formation (Unpef), Sadek Dziri. Interloqué, celui-ci se demande «à quoi bon faire des rencontres si au final elles ne sont que superficielles». Pointant du doigt le ministère de l'Education nationale, Sadek Dziri doute de la bonne volonté de Nouria Benghebrit de prendre en charge les revendications de l'intersyndicale. «Ses déclarations quant au fait que certaines de nos doléances dépassent ses prérogatives ne sont qu'une excuse», a-t-il soutenu. Selon lui, cette justification ne tient pas la route car «nous considérons que le ministère de l'Education fait partie du gouvernement et par conséquent il est en mesure de répondre à nos réclamations». Faisant le point sur la situation, Meziane Meriane, coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), a regretté à son tour «le blocage du dialogue». «Nous sommes en train de tourner en rond», dira-t-il. Meziane Meriane enchaîne en estimant qu'il est facile d'accuser les syndicats de semer le trouble «en voulant organiser une petite journée de grève». Il ajoutera que l'impasse réside au niveau de la tutelle, qui «persiste à ne pas reconnaître les syndicats comme des partenaires sociaux à part entière». Allant plus loin, le porte-parole du Snapest soutient que le ministère de l'Education organise ces rencontres dans le seul et unique but de «tromper l'opinion publique». Meziane Meriane a en outre tenu à souligner dans ce sens, que la grève n'est «pas la cause, mais l'une des conséquences nées de la mauvaise gestion du secteur». Le représentant du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (Snte), Abdelkrim Boudjenah abonde dans le même sens que son confrère du Snapest. Il a sévèrement critiqué certaines «pratiques» de la tutelle pour endiguer l'envergure de nos grèves. Il citera comme exemple le fait «de noter des directeurs d'établissements selon le taux de suivi du débrayage». Cela, poursuit-il «est regrettable dans la mesure où ça les pousse à avancer de faux chiffres», c'est pour ça que d'après lui, les taux de suivi annoncés dans différents établissements sont souvent «dérisoires car souvent erronés». Les représentants du Conseil des lycées d'Algérie ou encore le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) et encore le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) ont pour leur part déploré le manque de sérieux des débats. «Le débat n'est pas sérieux et les propositions du MEN sont toujours les mêmes». Par ailleurs, les représentants syndicaux ont indiqué qu'il faut arrêter de donner le bon rôle à Nouria Benghebrit, sachant que c'est le protocole qui veut «qu'après dépôt des préavis de grève, la tutelle doit programmer des réunions avec l'autre partie». Concernant les déclarations de la ministre sur le fait que «notre plate-forme de revendications a été modifiée», les six syndicats se sont dits «étonnés» par ces propos, sachant que «les revendications n'ont pas changé d'un iota depuis le début de la contestation». Rappelons que l'intersyndicale prévoit d'observer un débrayage pour la journée de demain afin d'enchaîner mercredi avec des sit-in régionaux.