Qui paie les pots cassés? ce sont toujours les élèves L'intersyndicale initiera, aujourd'hui, une grève suivie de sit-in régionaux demain matin. L'intersyndicale de l'éducation observera, aujourd'hui, une journée de débrayage. Les syndicats autonomes mobilisent depuis des semaines, leurs troupes au niveau national. La dernière action du genre remonte rappelons-le, au 21 janvier dernier. Les directeurs d'établissement avaient fait état d'un suivi plutôt mitigé dans les lycées notamment. Mais cette fois-ci, les différents représentants syndicaux se disent confiants, quant à la réussite de la grève d'aujourd'hui. Et pour cause, la nouvelle donne est que la Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) rejoint le mouvement, alors qu'il s'était retiré lors du premier débrayage. Cela avait, faut-il le dire, de toute évidence, affaibli l'élan de protestation. Et pour cause, la base militante du Cnapeste se trouve au niveau du palier secondaire. Dans le fond, c'est sans doute ce qui inquiète les responsables du secteur. Ces derniers ont en effet exprimé leur crainte quant à l'impact qu'aurait ce débrayage, bien qu'il ne dure qu'une seule journée. Une appréhension justifiée dans le sens où celle-ci va se répercuter sur les classes de terminale et risque par conséquent de pénaliser sérieusement les candidats au bac, qui prendront une journée de retard. Surtout qu'avec le contexte actuel, l'intersyndicale tiendra d'autres actions de protestation jusqu'à la fin de l'année. Mais la situation n'augure rien de bon, notamment avec une conjoncture sociale un peu tendue. Aussi, le dialogue entre la tutelle et les syndicalistes peine à dépasser le blocage. Les réunions organisées par le MEN avec l'intersyndicale, la semaine dernière, n'ont rien donné. Cela a, au contraire, conforté les syndicats du CLA, Snapest, Satef, Snte, Unpef et Cnapeste dans leur résolution de recourir à des actions de protestation si on ne répond pas favorablement à leurs revendications. Dans une conférence de presse organisée avant-hier, l'intersyndicale a estimé que «la tutelle prend la plate-forme des revendications des syndicats trop à la légère». De son côté, Nouria Benghebrit a affirmé ne pas pouvoir prendre en charge certaines doléances car ne relevant pas de son autorité, mais de celle du gouvernement. Inutile de le préciser, les deux parties se rejettent la balle entrant dans un véritable dialogue de sourds. Enfin, pour rappel, la plate-forme des revendications de l'intersyndicale comprend «le maintien du travail à travers la commission mixte», «le maintien de la retraite proportionnelle et de la retraite sans condition d'âge» mais aussi «l'abrogation définitive de l'article 87 bis (de la loi de finances 2015) et la création d'une prime spécifique aux corps communs et ouvriers qualifiés». S'agissant des revendications salariales, on détaille qu'elles concernent «l'application immédiate du décret présidentiel 266/14». Enfin, pour les réclamations d'ordre pédagogique, les syndicats tiennent à «la révision des programmes et méthodes d'enseignement pour les adapter au niveau des élèves, notamment dans l'école primaire», «la diminution du volume horaire à tous les paliers avec la prise en compte de la quantité de travail et des objectifs», ainsi que la «protection de l'autorité pédagogique des enseignants».