Les secteurs de l'Education et de la Santé risquent, demain, une énième paralysie, en raison de la grève générale organisée par l'intersyndicale qui regroupe 14 syndicats autonomes. Il s'agit d'une action de protestation à l'intention du gouvernement afin de l'interpeller à résoudre les problèmes d'ordre socioprofessionnel, soulevés par cette coalition syndicale. Ce débrayage ne touchera pas uniquement l'Education et la Santé déjà éprouvés par des actions de grèves, mais il touchera d'autres secteurs comme celui de la poste. Il faut dire que la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit est, de nouveau, face à la menace de la protestation. Cinq syndicats de son secteur ont affirmé leur adhésion à cette action d'une journée. Il s'agit du Satef, Unpef, Snte, Cla et Snapest. Mais pas seulement ! Le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation élargie, (Cnapeste), compte entamer une grève cyclique de deux jours par semaine, à compter du 9 avril prochain. De nouvelles perturbations vont secouer ce secteur, déjà éprouvé par une grève illimitée déclenchée pendant trois mois, par plus de 40.000 enseignants du Cnapeste. La ministre de l'Education nationale a donc du pain sur la planche. Pour obtenir un semblant d'apaisement dans le secteur, jusqu'à la tenue des examens nationaux, elle entend rencontrer au cours de cette semaine, les représentants des différentes organisations syndicales de son secteur. Intervenant dimanche, en marge d'une conférence consacrée à l'évaluation du partenariat entre les secteurs de l'Education et de la Culture, Benghebrit en a fait l'annonce, sans donner de date précise. «Les portes du dialogue restent ouvertes», a-t-elle déclaré à la presse, précisant que le ministère tiendrait «au cours de cette semaine plusieurs rencontres avec les syndicats». Toutefois, elle n'a pas précisé si le Cnapeste fera partie de ces syndicats, avec lesquels elle compte s'entretenir autour de leurs revendications. Elle s'est limitée à assurer que le dialogue avec ces syndicats «n'a pas été vain» et que «les portes du dialogue restent ouvertes». Elle a également mis en avant que le ministère de l'Education a «accompli ses missions», tout en appelant les syndicats concernés à «tenir compte des propositions soumises dans le cadre de l'échange d'avis» entre les deux parties. A ce propos, Benghebrit a ajouté que le secteur de l'Education «a réalisé un saut qualitatif notamment en termes de prise en charge des revendications socioprofessionnelles du personnel de l'Education». Prise de court par le temps, puisqu'il ne reste qu'un mois et demi pour l'entame des examens de fin d'année, la première responsable du secteur, a tenté encore une fois, de rassurer les élèves et leurs parents. «Toutes les mesures ont été prises pour poursuivre les cours durant le troisième trimestre, afin de passer les examens dans de bonnes conditions», a-t-elle indiqué. Faire pression... Contacté, le secrétaire général du Snapest Meziane Meriane, a confirmé la tenue de cette rencontre pour le jeudi 5 avril. «Cette rencontre était prévue pour aujourd'hui, le 3 avril, mais la ministre a tenu à la reporter pour jeudi, en raison d'obligations gouvernementales», a-t-il précisé. Notre interlocuteur a assuré que les cinq syndicats de l'Education seront de la partie. Il s'agit, selon lui, d'une réunion de travail après celle du 24 mars dernier, suite à la demande des syndicats concernés. Elle portera principalement sur «les revendications restées en suspens», telles que «le dossier de promulgation du statut particulier, l'application de la circulaire présidentielle, N266-14, valorisant le diplôme de DEUA et de la licence, ainsi que la suppression des notes éliminatoires pour les examens professionnels. Notre interlocuteur a assuré le maintien de la grève intersyndicale. Pour ce qui est de la crise que connait le secteur de la santé, en raison de la grève illimitée des médecins résidents, les prémisses d'un dénouement de la situation après la réunion qui s'est tenue dimanche, entre le ministre Hazebellaoui et les représentants du Camra. Sauf que d'autres syndicats de la santé ont annoncé leur participation à l'action de grève de ce mercredi. Lyès Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), nous a indiqué que par ce mouvement, «l'Intersyndicale compte faire pression sur le gouvernement jusqu'à satisfaction de nos revendications à caractère socioprofessionnel». Il a souligné qu'elles sont relatives, «à la suppression de la retraite anticipée et sans condition d'âge, le projet du code du travail et de la santé ainsi que certaines dispositions relatives aux statuts de l'enseignant». «Nous voulons faire entendre notre voix au gouvernement. Le pouvoir d'achat des citoyens algériens, est en nette dégradation. Il faut prendre les mesures nécessaires et au plus vite pour renverser la vapeur» a-t-il expliqué.