Benflis et Hanoune, un duo qui tarde à se prononcer Le 28 février prochain sera le moment crucial pour les deux partis précités, la décision sera connue sans nul doute. Mais cette fois, la prise de décision sera faite en tenant compte des dernières évolutions politiques. La dynamique politique semble prendre une tournure que personne n'avait prévue. Les accélérations des interactions politiques et leurs retombées sur la scène nationale font revoir l'ensemble des lectures qui ont prévalu avant la marche du 22 février dernier. Cette marche estampillée du sceau de l'anonymat, a bouleversé de fond en comble le calendrier voire l'agenda de certains partis politiques qui, n'attendaient que la date «fatidique» de la réunion de leurs comités centraux respectifs pour trancher l'éventualité de participer ou non à l'élection présidentielle du 18 avril prochain. Cette situation s'applique au Parti des travailleurs (PT) et Talaie El Houriyat de l'ex-Premier ministre, Ali Benflis. Ces deux partis ont prolongé la durée pour annoncer leur position quant à leur participation ou non à la joute présidentielle prochaine. Ces deux formations respectives ont même retiré les formulaires en rapport avec le dossier inhérent à la candidature à cette élection pas comme les autres. Dans ce sens, le cadre de Talaie El Houriyat, Ahmed Adimi, a qualifié la réunion du comité central de sa formation qui va se tenir le 28 du mois en cours de «déterminante dans la mesure où le contexte a complètement changé, la donne politique évolue rapidement», et d'ajouter que «la candidature du président de notre parti, Ali Benflis en l'occurrence, est déterminée par la situation politique que traverse le pays actuellement. Il y a une demande populaire qui consiste à rejeter la candidature du président de la République à un cinquième mandat. Nous devons suivre l'évolution politique en cours et attendre ce que cela pourrait secréter comme nouvelle donne d'ici le 28 février prochain», a rétorqué Ahmed Adimi. Est-ce que Talaie El Houriyat va opter pour la participation à l'élection présidentielle du 18 avril prochain? Ou va-t-il renoncer à cette démarche et regagner la rue? Il faut rappeler que le président de Talaie El Houriyat s'est prononcé à propos de la marche du 22 février en précisant que «nous soutenons le mouvement de la rue qui s'exprime dans toutes les villes du pays». Entre la participation à l'élection présidentielle prochaine et l'implication dans la dynamique de la rue, pour le candidat malheureux de l'élection présidentielle de 2014, Ali Benflis, il y a comme un dilemme que Talaie El Houriyat doit résoudre pour se démarquer clairement face à l'enjeu de la présidentielle prochaine. La chose n'est pas du tout reluisante, surtout que la rue s'est exprimée pacifiquement, mais elle a donné une leçon aux partis politiques quant à leur immobilisme et manque d'efficacité pour répondre aux exigences politiques reflétées par des attentes populaires. Talaie El Houriyat est dans une situation très délicate de par ce qu'il vient de produire comme évolution imposée par la dynamique de la rue qui a renversé la situation au moment où l'opposition était prise au dépourvu. Cette situation est similaire aussi pour le PT qui a alimenté le suspense à propos de sa participation ou non à l'élection présidentielle d'avril prochain. Le parti du Hanoune qui a reconnu que sa structure est partagée entre la participation et la non-participation, a affirmé dans plusieurs de ses sorties médiatiques que le comité central adoptera la décision finale quant à l'échéance de l'élection présidentielle prochaine. Il faut dire que malgré les débats contradictoires qui ont été enregistrés au sein du PT à propos de l'élection présidentielle d'avril prochain, le parti de Louisa Hanoune a retiré les documents qui ont trait à la candidature à la joute présidentielle. Dans ses déclarations, la secrétaire générale du PT a affirmé plusieurs fois que «personne n'a le droit d'imposer aux citoyens d'aller voter», mais à suivre la dernière position du PT après les manifestations du 22 février, ce parti a souligné que «pour le secrétariat provisoire du bureau politique du PT, désormais il y a l'avant-22 février et l'après-22 février 2019. Un processus politique de recomposition avec un contenu politique, économique, social et culturel est mis en marche. Un tournant politique s'est opéré par ce soulèvement populaire national massif à travers des mots d'ordre exprimant clairement la volonté de rupture avec un système disqualifié», précise le communiqué. Le 28 février prochain sera le moment crucial pour les deux partis précités, la décision sera connue sans nul doute. Mais cette fois, la prise de décision sera faite en tenant compte des dernières évolutions politiques qui viennent de caractériser la scène nationale.