Le Parti des travailleurs réunit son CC, et Talaie El Hourriyet engage une consultation. Prévue pour aujourd'hui à la Mutuelle des matériaux de construction de Zéralda, la session du Comité central de Talaie El Hourriyet, qui devait trancher sur la position du parti concernant l'élection présidentielle du 18 avril, n'aura finalement pas lieu. «Le refus par l'administration de la wilaya d'Alger» d'accorder l'autorisation pour tenir cette réunion au parti d'Ali Benflis a faussé les calculs. Et c'est désormais le Bureau politique qui se prononcera dimanche prochain 3 mars, après «des consultations avec les membres cette instance (CC, Ndlr)» qu'a déjà engagées le président du parti. Réuni hier, le BP de Talaie El Hourriyet s'en est pris au ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, «responsable du préjudice causé à un parti politique agréé». «Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales s'est départi de sa qualité de ministre de la République, qui lui impose la neutralité pour se mettre au service d'un candidat et des seuls partis politiques de l'alliance présidentielle», dénonce-t-il dans son communiqué. Lors d'un point de presse improvisé à l'issue de la réunion, Ali Benflis est revenu sur cette affaire, regrettant que «l'administration ait attendu l'arrivée des délégations des membres du CC de l'étranger et du Sud du pays pour rendre sa réponse, alors que la demande a été déposée il y a 15 jours». «Aujourd'hui, je proteste devant l'opinion publique, pas devant le tribunal administratif, car nous n'avons aucun document. Le refus pour motif de ”réquisition de la salle” nous a été signifié par téléphone», a ajouté l'ancien chef de gouvernement. L'autre parti attendu pour se prononcer quant à sa participation ou non à la présidentielle du 18 avril est le PT. Le Parti des travailleurs de Louisa Hanoune tiendra demain une session du Comité central au village des artistes de Zéralda pour trancher. Sa patronne avait, pour rappel, donné son avis personnel sur cette joute électorale, estimant que le PT ne devrait pas y aller cette fois-ci. Pour elle, ces élections «ne règleront pas les problèmes qui rongent notre pays». Bien au contraire, elles peuvent «les aggraver, déclencher et accélérer des processus extrêmement dangereux». Si les deux partis, Talaie El Hourriyet et le PT, ont cette particularité d'avoir maintenu le suspense jusqu'à la dernière minute, désormais, les évènements que connaît l'Algérie depuis les marches du 22 février s'imposent comme un élément incontournable à ne pas ignorer dans la prise de position. Il est clair donc que cette révolte populaire pèsera de tout son poids sur les débats. Pourtant, d'après Ramdane Taazibt, député du PT, une décision sera prise quand même ce vendredi. «Nous allons nous réunir le matin et nous allons sortir pour marcher dans l'après-midi», se contente de répondre le député d'Alger, joint par nos soins. Pour le parti de Benflis, qui salue des «marches éminemment politiques», l'heure est à la sagesse. A l'issue de sa réunion d'hier, le BP de Talaie El Hourriyet a estimé que «le pouvoir politique en place se doit de saisir toute la signification du message populaire du 22 février, de retirer la candidature du Président malade et de mettre en place un mécanisme de changement pacifique». un changement, a-t-il ajouté, «en formant un gouvernement de personnalités indépendantes, dont la mission sera de prendre les mesures nécessaires pour établir une gouvernance efficiente, et créer les conditions pour l'organisation d'élections permettant au peuple souverain de choisir librement ses représentants», la HIISE ayant déjà «montré son inefficacité».