L'Algérie produit annuellement 5,5 milliards de sachets noirs. Les choses semblent bien avancer à un mois près de l'expiration du moratoire accordé par le gouvernement aux producteurs de ces sachets en plastique, qui seront retirés définitivement du marché à compter du 1er janvier 2006. Dans ce sens, 80% du stock algérien des sachets noirs a été épuisé. Hier, le ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire a procédé à l'installation du Comité national pour la promotion et le développement du polyéthylène biodégradable (Cnpdpb). Ses principales missions sont la promotion du polyéthylène biodégradable, la création d'une plate-forme de partenariat et de coopération internationale dans le domaine et le suivi des projets de recherche dans ce domaine. Dans un premier temps, le Cnpdpb doit sérieusement inscrire dans son plan d'action, une priorité qui doit s'appuyer sur la coopération technique et qui consistera à prendre connaissance des expériences acquises et des résultats obtenus par les organismes étrangers dans le domaine de la recherche et de la fabrication du sachet en plastique biodégradable. L'autre priorité constituera l'élaboration d'une étude de faisabilité en association avec les producteurs et en s'appuyant sur la coopération technique étrangère. Elle sera chargée, en outre, de faire l'inventaire des capacités et équipements existants, l'étude de l'option à retenir dans un premier temps «biodégradable» ou «fragmentable» et la définition des besoins en équipement et matières consommables selon l'option retenue. «La généralisation du sachet en plastique utilisé comme emballage des produits alimentaires constitue une préoccupation majeure des pouvoirs publics en raison des effets qu'il génère sur le cadre de vie et l'environnement», a précisé le premier responsable du secteur. Destiné initialement à couvrir les besoins de collecte et de transport des déchets des ménages et des collectivités locales, le sachet en plastique en général s'est transformé en «emballage incontournable» des produits de large consommation. Par ailleurs, le sachet de par sa composition, son caractère non biodégradable et sa faible résistance est facilement déchiqueté et éparpillé par les vents à travers tous les espaces ce qui, au plan environnemental, se traduit par la défiguration des sites et paysages, l'obstruction des avaloirs et des caniveaux, la dégradation des milieux naturels. «Chacun doit prendre pleinement conscience de son rôle en matière de respect de l'environnement et de participer à l'effort national de résorption des atteintes à la nature qui seraient susceptibles de conduire nos générations à léguer à nos enfants une planète dégradée et insalubre», ajoute M.Rahmani, qui rappelle que cette opération est loin d'être conjoncturelle. «En conséquence, il apparaît nécessaire de considérer l'instauration d'une obligation pour l'utilisation des sachets biodégradables en substitution des sachets non noirs». Il faut savoir que l'Algérie produit annuellement 5,5 milliards de sachets noirs, l'équivalent de 15 millions de sachets par jour. Afin de soutenir les producteurs dans ce domaine, le gouvernement vient de débloquer 40 milliards de centimes en termes d'aides.