Avec L'ouverture de ce centre, le dépistage sera «volontaire, anonyme et gratuit» Un centre de dépistage du virus d'immunodéficience VIH/sida a été ouvert, hier dans la commune de Mohamed- Belouizdad (wilaya d'Alger), a indiqué le directeur de la santé de la wilaya, M.Lekhal Rabia. L'ouverture de ce centre où le dépistage sera «volontaire, anonyme et gratuit», s'inscrit dans le cadre de la politique nationale de lutte contre le sida et la prise en charge des personnes atteintes par ce virus, a expliqué M.Rabia à l'occasion d'une journée de sensibilisation organisée par sa direction. Ce centre spécialisé, «hautement équipé», permet aux citoyens de s'informer sur la maladie et les conditions favorisant sa transmission d'une personne à une autre, ainsi que de faire des dépistages gratuitement et sous couvert d'anonymat, a-t-il ajouté. Par ailleurs, invité au forum d'El Moudjahid, le professeur Khiati, président de la Forem, a présenté les résultats d'une enquête effectuée sur des sujets à risque, en l'occurrence «les travailleurs du sexe» et ce, dans 13 wilayas. Considérée comme étant unique, cette recherche a concerné 749 prostituées résidant dans 13 wilayas, mais originaires de 45 wilayas, en plus de cinq Tunisiennes, une Marocaine et quatre Maliennes, une première du genre. Dans cette population interrogée, 6% représente des moins de 18 ans. Pour ce qui est des résultats obtenus, l'enquête révèle que près de 66% des personnes pratiquent ce métier depuis moins de cinq ans, alors que 42% des personnes concernées par l'investigation se disent satisfaites de leur travail et 49% ont un revenu appréciable. Ce qui attire l'attention dans cette enquête et ce qui donne à réfléchir est que 30% de cette population très exposée à cette infection ne connaît pas ce qu'est le sida ni a fortiori, ses modes de transmission. Pire, près de 60% de ces personnes ne se protègent pas, alors que 24,3% n'utilisent jamais de moyens de protection et ce, parfois par obéissance aux « clients » et à la somme versée. Toutefois, la non-protection, selon les résultats de l'enquête, diffère d'une wilaya à une autre . Pour ce qui est du taux le plus élevé, il est retrouvé à El Oued. Selon le professeur Khiati, cette enquête a pour objectif de tester nos actuels méthodes de prévention, qui se sont avérées insuffisantes. «La prévention reste insuffisante et beaucoup reste à faire notamment du point de vue information, éducation et sensibilisation», explique M.Khiati. Autre indice très important révélé par cette enquête, la langue de transmission des messages de sensibilisation. Ainsi, il semble que l'arabe parlé est le meilleur moyen pour faire passer les messages. «Beaucoup d'analphabètes versent dans ce milieu et ignorent les moyens de prévention», indique le professeur. Il est vrai que la proportion de contamination de cette maladie dans notre pays est faible, mais il reste que 676 malades, et plus de 2000 séropositifs (un chiffre loin de la réalité), sont comptabilisés. Ces gens sont vecteurs du virus et ce sans compter les nouveaux cas. «Selon nos pronostics, il semble que le nombre des séropositifs dépasse les 20.000 personnes», précise le professeur Khiati qui critique l'Unicef et l'Onusida. Ces derniers semblent ne pas vouloir s'investir réellement dans notre pays pour lutter contre cette maladie. «Ils ne font pas leur travail convenablement comme dans d'autres pays», regrette-t-il. Par ailleurs, cette association dit être dérangée par le wali de Tamanrasset, qui empêche son travail dans la région.