L'association Aids-Algérie pour l'information sur les drogues et le sida, qui siège au niveau du service de médecine légale de l'hôpital Mustapha Bacha (Alger), organise à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, aujourd'hui, un certain nombre de manifestations. C'est ce que nous avons appris de la part de Adel Zeddam, président de l'association. Des journées de sensibilisation et d'information sur la santé sexuelle et la prévention contre le VIH/sida en direction des jeunes et des intervenants sont prévues à la faculté d'Alger, au centre d'animation culturelle d'Hussein Dey, à la Protection civile et à la sûreté nationale. Dans ce sens, une vaste campagne de sensibilisation qui s'est étalée sur plusieurs jours dans les lycées et CEM de Draria vient d'être clôturée. Selon notre source, 2000 bulletins d'information « Infos sida 2004 », élaborés par le Comité nationale de lutte contre les IST/MST/sida, seront distribués aux écoles, maisons de jeunes, structures de la santé, de la jeunesse et des sports, etc. Des visites sont programmées vers les centres de référence : Alger (hôpital El Kettar), Annaba, Sétif, Constantine, Oran et Tamanrasset, avec la participation de l'association El Hayet (qui s'occupe des malades vivant avec le sida) et l'Onusida. Toujours d'après notre interlocuteur, une enquête comportementale sur les travailleuses (eurs) du sexe (prostituées) sera lancée incessamment. Deux wilayas cibles sont concernées : Alger et Tamanrasset. Elle permettra d'élaborer une stratégie de prévention contre le sida auprès de cette frange de la société qui constitue un facteur non négligeable dans la transmission du VIH. D'après le laboratoire national de l'Institut Pasteur (Alger), le nombre de cas cumulés de sida en Algérie de 1985 au 30 septembre 2004 est de 635, dont 21 nouveaux pour l'année en cours. La tranche d'âge la plus touchée est celle des 20-49 ans (80%). Quant au nombre de séropositifs (porteurs du virus) pour la même période, il est de 1675 cas avec 202 nouveaux pour 2004. Ces chiffres, issus de dépistages passifs, le plus souvent de donneurs de sang, sont loin de refléter la réalité. « Seule l'existence de centres de dépistage gratuit, volontaire et anonyme sur le territoire national pourra révéler le nombre exact de personnes infectées par le VIH/sida », nous indique Adel Zeddam. De ce pas, il interpelle les institutions concernées pour l'ouverture de ce genre d'établissements spécialisés. Environ 20 millions de personnes sont mortes dans le monde depuis le premier cas déclaré en 1981. Des millions d'autres personnes sont contaminées par le VIH. En l'absence de traitements efficaces susceptibles d'enrayer cette maladie, le sida a encore de belles années devant lui. La prévention est, à l'heure actuelle, le meilleur des soins. Alors protégez-vous !