Ali Laskri Cascade de retraits au niveau de l'Assemblée populaire nationale. Après le député Khaled Tazaghart, le député du FLN Sid Ahmed Ferroukhi, c'est au tour du FFS. Le plus vieux parti d'opposition a annoncé hier, son retrait de l'Assemblée populaire nationale. «Le FFS décide du retrait de ses parlementaires des institutions du régime, illégitimes et impopulaires, pour lutter au côté du peuple sur le terrain», a tranché un communiqué signé par la direction nationale et l'instance présidentielle du parti. Après un violent réquisitoire contre le régime en place, le FFS a lancé, dans son communiqué, un appel à toutes les composantes de la société «pour poursuivre les manifestations de façon pacifique jusqu'à l'aboutissement du combat de plusieurs générations pour une Algérie libre et démocratique». En même temps qu'il a rappelé le rôle et les missions constitutionnelles de l'institution militaire «qui consistent à préserver l'unité du peuple algérien, la préservation de l'intégrité territoriale et la sécurité nationale». Estimant que la candidature du chef de l'Etat à sa propre succession «confirme un énième coup de force au mépris de la volonté populaire», le parti du défunt Ait Ahmed, a exprimé sa satisfaction du caractère pacifique de la mobilisation du peuple algérien dans son rejet du scrutin présidentiel d'avril prochain «en refusant une mascarade électorale supplémentaire». Le peuple algérien, ajoute le document du FFS, s'est mobilisé pour exiger le départ d'un système imposé par la force ainsi que par les trucages électoraux et les mises en scène totalitaires.«Les tenants du régime expriment une schizophrénie inégale en ignorant la colère du peuple algérien et ses revendications pour une rupture totale, radicale avec le système et non un changement dans le système et sa continuité», relève le communiqué. Anticipant sur d'éventuels manoeuvres, le FFS endosse la responsabilité «aux tenants du régime d'une éventuelle tentation de diversion, de manipulation et de gestion violente de la résistance citoyenne pacifique exprimée dans la rue par le peuple algérien dans la solidarité et la communion». Cependant le FFS ne compte pas rester les bras croisés après ce retrait. Bien au contraire, il a l'ambition «de réunir les conditions qui permettent une dynamique politique, plurielle, pacifique et organisée». Ainsi, le FFS dit poursuivre son combat pacifique pour l'avènement d'une deuxième République, «la construction d'un Etat de droit, démocratique et social par l'élection d'une Assemblée constituante, unique source de légitimité».