Deux députés, Tazaghart (indépendant) et Ferroukhi (FLN), ont déjà remis leur mandat en guise de réponse à l'appel du peuple pour le changement. Le Front des forces socialistes (FFS) a annoncé, hier, le retrait de ses députés et sénateurs du Parlement. En effet, dans un communiqué rendu public hier par la direction du parti, le FFS indique avoir décidé de faire démissionner ses élus du Parlement. "Le FFS décide du retrait de ses parlementaires des institutions du régime, illégitimes et impopulaires, pour lutter aux côtés du peuple sur le terrain", indique ainsi un communiqué du parti signé par Ali Laskri, coordinateur de l'instance présidentielle. Le FFS compte officiellement 16 parlementaires : 12 députés et 4 sénateurs. Expliquant cette décision, le parti rappelle qu'il "poursuivra son combat pacifique pour l'avènement d'une deuxième République, la construction d'un Etat de droit, démocratique et social par l'élection d'une Assemblée constituante, unique source de légitimité. C'est le pouvoir constituant qui définit le pouvoir constitué et non l'inverse. Le pouvoir constituant revient au peuple algérien". Le FFS dit considérer "qu'il n'y a aucun intérêt à amender une Constitution qui ne sera pas respectée comme ses précédentes" et "qu'une Constitution qui n'est pas l'émanation de la force du consensus ne sera jamais le résultat d'un consensus par la force". Le parti du regretté Hocine Aït Ahmed se félicite des manifestations contre le 5e mandat et le rejet du système et accuse les tenants du régime d'exprimer "une schizophrénie inégalée" en "ignorant la colère du peuple algérien" et "ses revendications pour une rupture totale, radicale avec le système et non un changement dans le système et sa continuité". En plus de dénoncer l'attitude du système, le FFS s'élève également contre la proposition faite par le pouvoir d'aller vers une "deuxième République". Il s'agit pour le parti d'Ali Laskri d'une "tromperie". Pour éviter tout amalgame, le FFS rappelle que son projet, consolidé par les résultats du dialogue engagé depuis quatre ans avec les différents acteurs politiques du pouvoir et de l'opposition et les débats citoyens, est le seul à même de répondre aux aspirations légitimes de la population de vivre dans une Algérie libre et démocratique. "Ce projet vise à changer radicalement le système avec l'élection d'une Assemblée constituante et l'instauration de la deuxième République, revendications appuyées largement par la population lors de ses manifestations exprimant ainsi le consensus national et populaire recherché autour de ce projet", indique le document du parti. Au sein de l'APN, le FFS est le seul parti à avoir décidé de retirer ses parlementaires. Deux autres députés, l'indépendant Khaled Tazaghart et celui apparenté au FLN, Sid-Ahmed Ferroukhi, ont également quitté l'Assemblée.