La crise latente qui couve au FFS refait surface, publiquement cette fois-ci, avec cette décision de retrait des deux chambres du Parlement décidée par l'instance présidentielle du parti et que contestent certains des parlementaires. M. Kebci - Alger (Le Soir) - L'instance présidentielle du FFS a, à l'issue d'une réunion tenue mercredi dernier, décidé le retrait des parlementaires du parti de l'APN et du Sénat. «Aujourd'hui, la candidature du chef de l'Etat à sa propre succession confirme un énième coup de force au mépris de la volonté populaire. Aujourd'hui, les tenants du régime expriment une schizophrénie inégale en ignorant la colère du peuple algérien et ses revendications pour une rupture totale, radicale avec le système et non un changement dans le système et sa continuité», écrivait le doyen des partis de l'opposition dans un communiqué. Et d'en appeler, dans la foulée, «à toutes les composantes de la société pour poursuivre les manifestations de façon pacifique jusqu'à l'aboutissement du combat de plusieurs générations pour une Algérie libre et démocratique» et décide du «retrait de ses parlementaires des institutions du régime» qu'il considère «illégitimes et impopulaires». Sauf que cette option ne semble pas être du goût de certains des parlementaires du parti. En effet, le groupe parlementaire du FFS a affirmé «rester sur le terrain» par souci de «plus de fidélité aux aspirations populaires». «Convaincus que leur action doit contribuer davantage à la réhabilitation du politique, les parlementaires du FFS demeurent dans l'action, sur le terrain, pour faire triompher ce noble combat pour le changement et l'instauration de la 2e République», écrit-t-il dans un communiqué. Un différend que confirme Ali Laskri, le coordinateur du présidium du FFS. «Il y a des camarades qui ne veulent pas suivre la décision du retrait du Parlement. Nous avons vécu la même situation lorsque le parti a tranché pour le boycott de l'élection présidentielle, mais ceux qui s'opposaient à cette décision, à l'intérieur comme à l'extérieur du parti, ont saisi avec le temps l'intérêt de tourner le dos à cette mascarade électorale», explique-t-il au journal électronique Actu'fil. Pour Laskri, le FFS est à «l'extérieur du Parlement, cette décision est irrévocable. On ne peut plus faire partie de cette Assemblée», estimant que «le peuple algérien est dans la rue pour revendiquer le changement du régime, la dissolution de l'APN, c'est le premier pas vers la construction de la deuxième République. Le FFS ne peut rester en marge de cette dynamique citoyenne». Ceci non sans préciser que certains députés qui s'opposent au retrait du Parlement «ne font réellement plus partie du FFS». Par ailleurs et pour désamorcer la crise, l'instance présidentielle du parti a procédé, hier vendredi, au remplacement de Mohamed Hadj-Djilani par Mehdi Haddadou au poste de premier secrétaire. Un changement que ne cessaient de réclamer notamment deux membres du présidium. M. K.