Le gouvernement français prolonge sa politique post-coloniale. La nouvelle politique française de l'immigration n'arrête pas de susciter des réactions hostiles. Le secrétaire général du Mouvement français contre le racisme et l'antisémitisme (Mrap), M.Mouloud Aounit, apporte aussi sa critique en qualifiant cette nouvelle politique comme étant une prolongation post-coloniale. «Le gouvernement français en optant pour une politique d'immigration choisie, prolonge une attitude post-coloniale», estime-t-il. Favoriser l'élite estudiantine pour l'octroi du visa, déclare le président du Mrap, est une manière de vider les pays colonisés de leurs ressources matérielles. «Aujourd'hui, on veut pomper leurs meilleurs cerveaux, qui sont pourtant nécessaires à leur développement», se désole-t-il et d'ajouter «Les appétits égoïstes s'organisent sur la base du pillage des ressources de ces pays». En optant pour cette «immigration choisie», c'est une façon de participer au développement du sous-développement et donc, à l'augmentation de la pression des flux migratoires, estime encore l'interviewé du Nouvel-Obs on line. Le SG du Mrap encore sous le choc, soutient que cette démarche suicidaire ne fait qu' augmenter l'immigration si on n'accepte que les «meilleurs éléments» des pays pauvres. «La vampirisation des cerveaux prolonge la vampirisation des ressources», scande-t-il. S'attaquant au gouvernement français, M.Aouinet estime que ce dernier s'est déshonoré en prolongeant une attitude post-coloniale lors de la lecture des émeutes. «Le tri sélectif des étudiants s'inscrit lui aussi dans cette logique post-coloniale, qui est, à mon sens, porteuse de bombes à retardement», a-t-il relevé. Le secrétaire général du Mrap, a par ailleurs, estimé que les expulsions d'étrangers nuisent également à l'économie des pays pauvres. «Il faut savoir qu'un immigré en France fait souvent vivre plusieurs personnes dans son village d'origine», soutient-il. L'objectif de 25.000 expulsions, clame le SG, n'est donc qu'une politique démagogique qui ne résoudra en rien la misère du monde. Au contraire, elle ne fera que l'aggraver. Pour M.Aounit, la seule solution valable est le codéveloppement et la lutte commune contre la pauvreté. «Le reste n'est qu'une gestion inquiétante de l'immigration, dangereuse pour tout le monde et inacceptable pour tous ceux qui défendent les droits de l'homme», conclut-il. Il faut dire que cette loi n'est pas la résultante des derniers événements qui ont secoué la banlieue française, comme on le laisse croire, mais elle constitue un prolongement d'une batterie de mesures qui ont commencé à être appliquées depuis déjà des années. Parmi ces mesures, on citera le visa biométrique lequel contient deux identifiants, en l'occurrence l'image faciale et les empreintes digitales. L'objectif évoqué, en guise de justification, est que cette mesure constitue une base de données fiables en France comme en Europe afin d'identifier les membres d'organisations terroristes et pour lutter contre l'immigration clandestine ainsi que toute forme de trafic organisé. A noter que le système du visa biométrique sera généralisé en Algérie à fin 2007 dans 210 postes consulaires français.