Il tentera de convaincre les investisseurs potentiels de cette région Après Paris, Abdelhamid Temmar reprend son bâton de pèlerin pour se rendre demain à Lille (Nord Pas-de-Calais) où il tentera de convaincre les investisseurs potentiels de cette région, et par là ceux de toute la France, à venir investir en Algérie. Cette visite, qui sera suivie d'un «Road Show», regroupera les chefs d'entreprises de la région Nord-Pas de Calais et sera l'occasion pour le ministre des Participations et de la Promotion des investissements de rencontrer des responsables et des chefs d'entreprises de la région Nord Pas-de-Calais, a-t-on annoncé hier à Paris. M.Abdelhamid Temmar interviendra, lors d'une rencontre prévue à l'Espace International de la capitale du nord de la France, pour évoquer le processus de réformes engagé en Algérie, la privatisation et le programme complémentaire de soutien à l'économie nationale (55 milliards de dinars) qui de par son importance, ouvre les portes à l'investissement étranger, notamment à travers l'acquisition d'entreprises algériennes. Le ministre, qui sera accompagné d'une délégation imposante de responsables des Sociétés de gestion des participations (SGP), présidera un Road Show sur des entreprises algériennes éligibles à la privatisation. Cette rencontre, la deuxième du genre après celle qu'il a présidée dans la capitale française en octobre dernier, s'inscrit dans le cadre de la nouvelle stratégie mise en oeuvre par le gouvernement en matière de privatisation. La première visite de Temmar en France pour plaider la privatisation des 1 200 entreprises éligibles, a été l'occasion pour le ministre de tenter de mieux convaincre les chefs d'entreprises et les milieux d'affaires européens et français d'origine algérienne de la détermination des pouvoirs publics à mener à terme le projet de privatisation. Depuis le lancement de ce projet, seules 400 entreprises, soit le tiers à peine du quota éligible (1230) à cette opération, ont été concernées et ont pu intéresser des investisseurs étrangers, arabes notamment. Vers fin octobre, 300 autres étaient soumises à l'expertise pour déterminer leur éligibilité à la privatisation et aussi à un assainissement financier avant d'être soumises au gouvernement pour la décision finale. Selon les statistiques officielles, 263 entreprises sont considérées comme durablement déstructurées et déficitaires, et nombre d'entre elles, 600 environ, sont «insuffisamment performantes». Pour attirer les éventuels investisseurs, les pouvoirs publics ont décidé d'alléger les procédures administratives et de revoir le processus bancaire qui gagnerait à être complètement revu pour répondre aux inquiétudes et rassurer les investisseurs français dont le niveau d'affaires en Algérie est pour le moins «insignifiant». Malgré cette appréhension constatée des hommes d'affaires français, il faut toutefois relever un certain effort français fait dans ce sens. Il réside dans la décision volontaire de Paris de reconvertir quelque 35 millions d'euros, investis par le géant du pneumatique Michelin. La ministre française déléguée au Commerce extérieur, Mme Christine Lagarde, qui s'était déplacée en juin 2005 à Alger, avait annoncé que des négociations étaient menées entre le gouvernement algérien et deux banques françaises, à savoir Société Générale et BNP-Paribas, pour la reconversion de 26 millions d'euros. Ces deux opérations constituent la première tranche de l'accord de reconversion de la dette algérienne vis-à-vis de la France qui se monte à 61 millions d'euros. Les stocks d'investissements directs étrangers (IDE), détenus par la France à fin 2002, correspondaient à 144 millions d'euros faisant de l'Algérie le 75e pays d'investissement français. Dans l'aide-mémoire sur le partenariat et le développement signé à Alger en juillet 2004 entre les ministres français et algérien des Finances, l'enveloppe de la dette reconvertible a été portée à 288 millions d'euros. Actuellement, l'on compte plus de 180 filiales d'entreprises françaises, dont 60% de bureaux de représentation activant notamment dans l'agroalimentaire comme le groupe Danone.