Les opérateurs français demeurent frileux pour des motifs de sécurité et des difficultés administratives et bancaires. Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, se rendra en France ce jeudi. M.Temmar rencontrera, le lendemain, les représentants du Medef. L'objectif étant de présenter aux entreprises françaises, encore une fois, la situation économique actuelle de l'Algérie. Notons que cette visite officielle de deux jours entre dans le cadre de la préparation de la visite du président français Nicolas Sarkozy, en Algérie au début du mois de décembre. Attirer plus d'investissements en Algérie, français en particulier, constitue l'une des priorités du gouvernement. Les investisseurs français demeurent frileux pour des motifs de sécurité en plus des difficultés administratives et bancaires. D'ailleurs, peu nombreux encore sont ceux qui sont prêts à tenter l'«aventure», malgré la conviction profonde de l'importance du potentiel de développement. Comparé aux pays voisins, comme le Maroc et la Tunisie, le nombre de projets d'investissement français en Algérie est de moindre importance. Le Medef aurait même rédigé, selon certaines sources, un mémorandum secret, portant sur le développement du climat des affaires et sur les difficultés rencontrées par les compagnies françaises en Algérie, qui sera adressé à la Présidence de la République française. D'ailleurs, le Medef a annulé sa visite prévue du 12 au 14 novembre prochain. Les représentants ont expliqué cette annulation par la prochaine visite de Nicolas Sarkozy. Le Medef a expliqué que cette visite sera reportée pour quelques mois, sine die. Pourtant, les déplacements de Abdelhamid Temmar en France se sont multipliés ces dernières années pour convaincre les opérateurs français à investir en Algérie. En octobre 2005, M.Temmar avait rencontré les représentants du Medef et avait présenté les principaux projets de privatisation d'entreprises. En 2006, le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements a poursuivi ses road-shows en France. Accompagné d'une délégation de représentants de SGP, il a sillonné plusieurs villes, entre autres, Lyon et Toulouse. Malgré une augmentation de 55% de leurs investissements directs (IDE) entre 2005 et 2006, les opérateurs français sont de moins en moins présents en Algérie. Evalués au total, à 1,7 milliard d'euros au total en 2006, ces investissements restent sans rapport avec des exportations françaises dépassant 4 milliards d'euros /an, malgré une baisse de 13% en 2006 par rapport à 2005. Quelque 250 entreprises françaises, essentiellement des PME, employant plus de 20.000 salariés, sont installées en Algérie. Les analystes de l'économie nationale estiment que l'Algérie ne doit pas être un comptoir commercial et que les entreprises françaises doivent investir dans d'autres secteurs que les hydrocarbures. Quant aux opérateurs français, ils s'intéressent actuellement à l'investissement régional, selon le directeur de Coface Algérie Services, Jean-Marc Pons. Pourtant, la présence de la Coface en Algérie est censée donner plus de garantie aux opérateurs français et étrangers pour de grands investissements dans le pays. Notons que la Coface a ouvert, en octobre 2006, une filiale de services en Algérie qui permet d'opérer en assurances domestiques et export vis-à-vis du client algérien, rappelle-t-on. Elle développe également la garantie-crédit à l'exportation tant pour les entreprises algériennes que françaises implantées en Algérie. L'agence a même amélioré ces dernières années le classement du «risque Algérie». Le reclassement de l'Algérie de la catégorie B à A4 est en fait une incitation, à l'adresse des entreprises, à venir investir en Algérie.