Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées, hier, pour protester contre la suspension du processus électoral dans l'Etat de Rivers, dans le sud du Nigeria, à la suite de cas de violences et d'irrégularités. Le Nigeria a voté samedi pour élire les gouverneurs et les représentants des Assemblées locales dans 29 des 36 Etats de la fédération nigériane. Mais la Commission électorale nationale indépendante (INEC) a suspendu le dépouillement dimanche, faisant état de violences dans les bureaux de vote, d'enlèvements de personnel ou encore de confiscation et de destruction de résultats. Les partisans du Congrès des progressistes (APC, au pouvoir) se sont réunis à Port Harcourt, la capitale de l'Etat, pour demander que les résultats soient annoncés. L'APC du président Muhammadu Buhari, réélu lors de la présidentielle du 23 février, n'avait aucun candidat au poste de gouverneur à la suite d'un litige lors de ses primaires pour l'Etat de Rivers, mais il soutenait la candidate d'un petit parti. Les manifestants scandaient des slogans hostiles au gouverneur sortant, Nyesom Wike, du principal parti d'opposition, le Parti démocratique du peuple (PDP). Situation Room, un groupe de plus de 70 organisations de la société civile, a réclamé dimanche une enquête indépendante sur l'ensemble du processus électoral et a recensé au total 58 morts depuis fin février.