A Béjaïa, 244 cas enregistrés en cinq ans, c'est un véritable problème de société. Le suicide, funeste geste de désespoir, ne cesse, malheureusement, d'allonger la liste macabre des victimes, toutes tranches d'âges confondues. A ce sujet, la presse se fait constamment l'écho de la situation alarmante que reflètent les cas de suicide enregistrés à travers les villes, les villages et les hameaux aux quatre coins du pays. A Béjaïa, les chiffres ayant trait à ce fléau, rapportés par la revue mensuelle de l'Actualité médicale et de la formation continue, éditée par la Direction de la santé et de la population (DSP), font état d'un véritable problème de santé. En effet, 40 cas ont été enregistrés durant l'année 1995, 33 en 1996, alors qu'en 1997 et 1998 on enregistrait respectivement 37 et 35 cas. L'année 1999 a connu un pic de 44 victimes. Il est à signaler que la tranche d'âge la plus touchée par ce fléau est représentée par les personnes se situant entre 15 et 35 ans. Par ailleurs, la répartition par sexe des 55 cas recensés en l'an 2000, révèle que 32 cas étaient de sexe masculin, soit 58,18% des cas et 23 de sexe féminin, soit 41,82%. Quant à la forme du suicide, la plus fréquente est la pendaison. 47 cas sur 55 recensés en l'an 2000 ont eu recours à la pendaison, soit un taux de 85,45%, suivis de 7 cas d'empoisonnement et asphyxie (médicaments, détergents pesticides et gaz) soit un taux de 12,7%. Si la situation sociale précaire est souvent considérée comme la cause principale qui accule les gens au suicide il n'en demeure pas moins que d'autres facteurs entre autres le manque de communication, les tabous liés à la culture qui laissent les jeunes se recroqueviller sur eux-mêmes quand ils sont confrontés à des problèmes peuvent être cités. Sans oublier bien évidemment l'horizon bouché pour cette jeunesse sujette à différentes mutations profondes.