Pour plusieurs marcheurs, le ton n'est ni à renoncer ni à lâcher du lest, tout en maintenant le mot d'ordre qu'ils ont adopté depuis le 22 février dernier. Ça continue à marcher. Les Oranais, dans plusieurs de leurs composantes, sont dehors, dans la rue manifestant, sans la cacher, leur colère. Les étudiants et leurs professeurs, les médecins, paramédicaux, infirmiers et pharmaciens sont sortis en force, hier, sillonnant les artères principales de la ville. Ils ont été rejoints par plusieurs dizaines d'autres personnes, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, filles et garçons, ayant pris goût aux marches, d'autant plus qu'elles (les marches) sont hautement festives et pacifiques, ne présentant aucun signe de violence ni de désir, quant à radicaliser le mouvement. Dans une communion totale, les protestataires ont, dans leurs actions distinctes, scandé des slogans hostiles au pouvoir, tout en réaffirmant leur maintien dans leurs positions, le changement total du système de gouvernance, en passant par le départ des tenants du pouvoir actuel. «Djazayer Houra Démocratia», «Partez tous». Tels ont été les slogans principaux qui ont été repris, encore une fois, par les manifestants en battant le pavé sous les regards attentifs des éléments des forces de l'ordre. Vraisemblablement, plusieurs de ces policiers sont astreints par des règles, sinon ils auraient rejoint, eux aussi, la marche. Plusieurs signes plaident au profit de cette évidence dont la gaieté et la joie qui se dessinent sur les visages de ces beaux exécutants de l'ordre, en assurant l'ordre public. Certains se sont même lâchés et détendus en esquissant de joyeux petits sourires aux marcheurs, qui les saluaient au passage. Pour plusieurs marcheurs, le ton n'est ni à renoncer ni à lâcher du lest au mot d'ordre qu'ils ont adopté depuis le 22 février dernier. Certes, hausser le ton n'est pas à l'ordre du jour, mais il n'est toutefois pas adéquat, quant à répondre aux appels faits, tout récemment, par l'ancien diplomate algérien et ancien ministre des Affaires étrangères, Lakhdar Brahimi en plaidant pour le dialogue. Plus d'un marcheur estime que l'appel de Lakhdar Brahimi, est une «autre manoeuvre politicienne». Ainsi donc, ils rejettent dans le fond et la forme la proposition de l'ancien diplomate algérien, tout en maintenant le principal mot d'ordre: le changement total du système.