l'Algérie dispose aujourd'hui d'un réseau routier bitumé de près de 110.000 km, elle considère ce potentiel «insuffisant». En raison de l'absence du président de la République, en convalescence actuellement dans la capitale française, c'est le chef du gouvernement M.Ahmed Ouyahia qui a officiellement inauguré hier, à l'hôtel Hilton d'Alger, les travaux du premier Congrès africain de la route. Cette manifestation qu'organise le ministère des Travaux publics, sous le patronage du premier magistrat du pays M.Abdelaziz Bouteflika, a drainé la participation de pas moins de dix-sept ministres africains chargés des départements d'infrastructures de base. Plusieurs délégations du continent noir composées d'experts et de spécialistes dans le domaine routier étaient également au rendez-vous. Côté gouvernement algérien, ce sont une douzaine de nos ministres et de ministres délégués de différents secteurs qui ont assisté hier à l'inauguration solennelle de cette initiative. En somme le nombre des participants à l'événement du premier Congrès de la route s'élève à quelque 1200 congressistes auxquels M.Ouyahia a d'emblée souligné que «l'Algérie s'honore d'accueillir vos travaux pour des raisons aussi multiples que significatives», lesquelles raisons, selon le chef du gouvernement, s'inscrivent en harmonie avec «notre vision nationale constructive et de l'intégration africaine». Et pour cause, est-il besoin de rappeler que l'idée de création d'un congrès africain au sujet des infrastructures de base a été évoquée par nos responsables algériens lors de la tenue en 2003 à Durban ( Afrique du Sud) des dernières assises du Congrès mondial de la route. Aux yeux de notre chef du gouvernement, il est indéniable que l'organisation de la première session du Congrès africain de la route à Alger, constitue «une avancée nouvelle dans la concrétisation de l'Union africaine que nos dirigeants africains ont, dira-t-il, édifiée politiquement». Le chef du gouvernement a aussi relevé dans son discours inaugural que si l'Algérie dispose aujourd'hui d'un réseau routier bitumé de près de 110.000 km, elle considère ce potentiel «insuffisant» au regard des ces obligations dans le sillage de l'intégration africaine. D'où la nécessité d'une mise en oeuvre dans le cadre du programme quinquennal du développement de pas moins de 10.000 km de routes et de rocades supplémentaires auxquels il faudrait ajouter la construction d'ici à 2009 les 1200 km de l'autoroute Est-Ouest faisant partie de l'autoroute continentale logeant la côte nord africaine, de même que le parachèvement des segments restants de la transsaharienne reliant l'Algérie à ses voisins du Sud, notamment le Niger et le Mali. M.Ouyahia stigmatisera en outre lors de son intervention le manque flagrant dont souffre l'Afrique en termes de liaisons routières entre ses grandes régions et entre le Nord et le Sud. «Ce constat a été maintes fois dressé, tout comme a été relevé le diagnostic auquel le reste du monde n'accorde ni le degré d'intérêt requis encore moins l'effort nécessaire pour que l'Afrique rattrape ses retards dans ce domaine», a-t-il souligné. En un mot comme en mille, l'organisation du 1er Congrès africain de la route à Alger est une occasion pour les responsables africains prenant part à ces travaux de dresser leur «feuille de route commune» à plaider lors de la tenue du prochain Congrès mondial de la route qu'abritera la capitale française en mars 2007. «La tenue de cette manifestation est pour nous une occasion de réfléchir et de se concerter en vue de préparer un programme d'action commun, et qu'ensemble nous allons défendre», notera pour sa part notre ministre des Travaux publics M.Amar Ghoul, lors d'un point de presse improvisé à l'hôtel Hilton. Il fera part ensuite de l'engagement des ministres africains des Travaux publics dans un contexte d'entraide et de coordination des efforts notamment dans le sens «d'attirer les bailleurs de fonds internationaux pour l'objectif du financement des réalisations des infrastructures de base, partout en Afrique», a-t-il également souligné. Il faut dire que pour l'Algérie, la problématique du financement des projets n'est plus de mise du fait de l'embellie financière dont elle jouit actuellement. Mieux encore notre pays a déjà contribué à hauteur de 100 milliards de dinars, nous dit-on, versés dans le financement des études portant sur la réalisation de certains segments de la transsaharienne se trouvant sur le territoire de ses voisins du Sud. Cependant, notre département des Travaux publics s'engage au même titre que ceux du continent noir à sensibiliser les bailleurs de fonds internationaux en vue d'une dotation de beaucoup de nations telles que le Gabon et le Congo d'un réseau routier fiable et efficace. Une telle mission est loin, semble-t-il d'être une sinécure, d'où la nécessité d'une concertation approfondie entre les pays africains dans le sillage de ce 1er congrès continental de la route.