C'est aujourd'hui que les groupes de travail devront remettre leurs conclusions sur le bureau de M.Ahmed Ouyahia. Sommée par le chef du gouvernement de remettre ses conclusions au plus tard ce 18 août, la commission mixte, gouvernement/Ugta, bute, semble-t-il, toujours sur des divergences de fond concernant certains articles du nouveau statut de la Fonction publique, notamment le problème de la gestion des carrières des fonctionnaires, la retraite et le problème épineux de la permanisation des contractuels et des vacataires. A la veille donc, de la date butoir fixée par Ouyahia, la commission mixte constituée lors de la dernière bipartite tenue en septembre 2003, était toujours en réunion. Le dossier du statut de la Fonction publique constituera sûrement le «point de divergence» lors de la prochaine bipartite prévue dès la rentée sociale prochaine. La médiation du chef du gouvernement, en l'état actuel des choses, semble de fait indispensable. «Nous sommes à la recherche d'un accord», avait indiqué M.Ouyahia, lors d'une rencontre avec les membres du secrétariat national de l'Ugta. Dans un entretien accordé, hier, au quotidien arabophone El Khabar, M.Malki, secrétaire national chargé des relations publiques au niveau de l'Ugta, a indiqué qu'il existait toujours des points de divergence qui n'ont pas été aplanis. D'après lui, ces points tournent essentiellement autour de l'article 87 bis, le problème des retraites, les indemnités de certains travailleurs dans les puits pétroliers du Sud, etc. M.Malki détermine le nombre de points, objet de dissension, à six. Selon le secrétaire national chargé des relations publiques au niveau de l'Ugta, tous les articles qui constituent jusqu'ici la pomme de discorde, seront soumis à la prochaine bipartite ou tripartite. La question qui taraude actuellement les esprits est que les rapports des commissions mixtes seront-ils prêts, comme exigé par le chef du gouvernement, pour aujourd'hui? Il semblerait que non puisque, comme déjà rapporté dans notre édition d'hier, le représentant du gouvernement au niveau de la commission bipartite chargée de ce dossier est à l'étranger. Dans une récente déclaration, M.Ahmed Ouyahia avait déclaré que «la rentrée sociale s'annonce, en dépit des agitations créées ici et là, constructive pour le pays en général, et les travailleurs en particulier». Il est clair que des avancées considérables ont été réalisées. L'installation des commissions mixtes pour plancher sur des dossiers complexes, à l'image de celui de la Fonction publique, entre, certes, dans le cadre du «dialogue social», conformément aux instructions du président de la République, mais peut-on vraiment dire aujourd'hui que les risques d'une explosion sociale sont définitivement écartés? Les millions de travailleurs, de fonctionnaires et de retraités n'en ont cure des promesses et des belles intentions qui s'évaporent le temps d'une réunion avec les partenaires sociaux d'un côté, et le gouvernement de l'autre. En dépit de toutes les contraintes du FMI et des règles du «libre marché» imposées à notre pays, l'Etat algérien, qui dispose de moyens nécessaires et d'une conjoncture plus que jamais favorable, devrait peser de tout son poids pour sauver des entreprises, préserver des emplois pour garantir un développement économique à même de garantir durablement la stabilité aux quatre coins du pays.