Des milliers de personnes, jeunes et moins jeunes, se sont encore une fois mobilisées, hier, à Béjaïa, pour dire «dégage» au système à travers une manifestation géante qui a duré plus de trois heures. «Notre mobilisation aujourd'hui est une réponse nette et sans équivoque au pouvoir qui tente de nous diviser pour régner encore», indiquait hier un marcheur juste avant le coup d'envoi de la manifestation du jour. Et quelle manifestation! Elle fut tout simplement grandiose, colorées, naturelle, pacifique et surtout revendicative. «On ne lâche rien», semblent dire en choeur les milliers de manifestants qui se sont retrouvés hier à Béjaïa, une ville qui, à l'instar de toutes les autres, était au rendez-vous dans une mobilisation qui ne faiblit guère. Béjaïa maintient la pression pacifiquement et dans la joie. C'était une marche de fête. On chante, on danse et on dit au tenant du pouvoir de partir. La rue ne décolère pas. Béjaïa, à l'instar des autres régions du pays, où de grandioses manifestations contre le prolongement du 4e mandat pour Bouteflika et pour le départ du système. Les marches se suivent et se ressemblent tant par les mots d'ordre que par la mobilisation. Elles rythment ces jours-ci le quotidien des citoyens qui expriment pacifiquement leur rejet de toutes les propositions du système qui «doit déguerpir au plus vite». «Qu'ils adhèrent ou pas au mouvement qu'ils tentent le diable s'ils veulent, nous serons toujours là pour leur répondre pacifiquement. Nous rejetons toutes leurs solutions comme nous les rejetons eux-mêmes», commente ce sexagénaire venu de Sidi Aïch. «C'est notre pays, nous en ferons ce que nous voulons», scande un groupe de jeunes non loin de là. Arrivé derrière un gigantesque emblème national porté par au moins 20 personnes. Après avoir formé différents carrés, les protestataires ont brandi des banderoles et des drapeaux algériens tout au long de leur itinéraire. «Pour un Etat de droit», «pour un changement radical du système», «pour une Algérie plurielle et démocratique» et «pour une IIe République», «y en a marre de ce pouvoir», «pouvoir assassin», «Ulac smah ulac» sont autant de slogans mis en avant par les manifestants qui brandissaient aussi des pancartes et chacun y allait de son slogan, mais toujours dans la sens du mot d'ordre général. Sous les cris de «Pouvoir assassin», «FLN, RND berra», «système dégage!», les manifestants ont bien battu le pavé pacifiquement sans le moindre incident, hier, à Béjaïa. Deux heures après le départ de la marche, le camion en tête de la manifestation et sur lequel des animateurs scandaient des slogans hostiles au pouvoir et repris en choeur par les manifestants, ne pouvait plus avancer.