Ahmed El-Hachemi Mazighi vice-président commercialisation La compagnie nationale des hydrocarbures a démenti, hier, de prétendus gels d'accords avec ExxonMobil et ses autres partenaires. La conjoncture politique actuelle draine toutes sortes de rumeurs. Celle qui touche la compagnie nationale des hydrocarbures, un secteur qui porte à bout de bras l'économie du pays en assurant l'essentiel de ses revenus en devises, a provoqué de légitimes et vives inquiétudes. L'information selon laquelle il y a eu rupture de discussions entre Sonatrach et le géant pétrolier Exxon Mobil concernant le développement du secteur gazier national, rapportée par l'Agence Reuter s'est répandue comme une traînée de poudre. Elle a aussitôt été relayée par pratiquement l'ensemble de la presse nationale. Qu'en est-il exactement? «Toutes les discussions que nous menons avec nos partenaires, que ce soit ExxonMobil ou autres, sont cadrées par des accords de confidentialité. Il est donc impossible de faire à la presse des points de situations réguliers sur l'état d'avancement des discussions. Cela ne nous empêche pas, pour autant, d'informer s'il y a des suspensions ou décalages» a déclaré, hier, le vice-président des activités de commercialisation de la compagnie nationale des hydrocarbures. «Ma réponse est très simple: quel est l'intérêt d'une compagnie comme ExxonMobil de suspendre les négociations avec Sonatrach? Donner une longueur d'avance à ses concurrents?! ça n'a aucun sens!» a souligné Ahmed El-Hachemi Mazighi, dans un entretien accordé à l'APS avant de lancer un argument massue. «L'Algérie, c'est quand même le pays qui recèle les troisièmes ressources de la planète en matière de gaz de schiste. Vous pensez qu'une entreprise de l'envergure d'ExxonMobil a intérêt à suspendre les discussions? Moi, je ne le pense pas» a-t-il asséné. «Nos relations se poursuivent de manière normale. Des informations ont aussi été distillées sur la nouvelle loi sur les hydrocarbures. Le texte marque le retour à l'ancien système de partage de production, instauré sous l'égide de la loi 86-14 qui a eu du succès en son temps, générant les grandes découvertes des années 1990, nous dit-on. «Ce régime le plus couramment utilisé dans le monde, réduit l'exposition de l'investisseur étranger à l'administration locale» a expliqué Toufik Hakkar, chef du groupe chargé de la révision de cette loi qui «prévoit un deuxième régime, communément appelé contrat de participation, dans lequel Sonatrach et la compagnie pétrolière partenaire auront les mêmes droits et obligations en termes de dépenses, de rémunération et de payement de la fiscalité.» a ajouté le responsable de Sonatrach. «Le texte propose également un troisième régime, appelé contrat de services à risques, et par lequel Sonatrach pourrait faire appel à l'expertise d'une compagnie étrangère pour développer, par exemple, des gisements difficiles à exploiter ou améliorer la récupération des gisements matures» a-t-il indiqué. M.T.