Les femmes sont en première ligne Au moins 259 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens, la grande majorité le long de la frontière, depuis cette date. Deux soldats israéliens ont été tués. Un Palestinien a été tué, hier matin, par des tirs israéliens à la frontière entre la bande de Ghaza et Israël, quelques heures avant le début de manifestations de masse prévues dans l'enclave palestinienne marquant le premier anniversaire des «Marches du retour». Mohammed Saad, âgé de 20 ans, est décédé après avoir été blessé à la tête par des éclats de balles à l'est de la ville de Ghaza, a indiqué le ministère de la Santé du Hamas, le mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Ghaza, dans un communiqué. Des manifestants ont indiqué qu'il avait été blessé tôt à la fin d'une manifestation nocturne le long de la barrière, lourdement gardée par l'armée israélienne, entre la bande de Ghaza et Israël, et qu'il était décédé peu après. Selon la même source, il se trouvait à plus de 100 mètres de la barrière qui sépare la bande de Ghaza d'Israël lorsqu'il a été touché. Interrogé, un porte-parole militaire a dit ne pas être en mesure de commenter l'incident. Des milliers de Palestiniens sont appelés à manifester samedi près de la frontière, un an après le début d'une mobilisation contre le blocus israélien et pour le droit de revenir sur les terres dont ils ont été chassés à la création d'Israël en 1948. Les sites habituels des manifestations étaient calmes hier matin. Seuls quelques dizaines de jeunes Palestiniens y étaient visibles ainsi que des membres des forces de sécurité du Hamas. Les «Marches du retour» ont fortement contribué à de vives tensions depuis le 30 mars 2018.Au moins 259 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens, la grande majorité le long de la frontière, depuis cette date. Deux soldats israéliens ont été tués. La tenue d'élections législatives en Israël le 9 avril ajoute à l'incertitude ambiante concernant ce premier anniversaire. Des pourparlers ont eu lieu vendredi sous l'égide de l'Egypte, intermédiaire traditionnel entre le Hamas et Israël, pour tenter d'éviter des violences. Le Hamas cherche à alléger le blocus israélien qui, depuis plus de dix ans, étouffe la bande de Ghaza éprouvée par les guerres et la pauvreté. Israël justifie le blocus par la nécessité de contenir le mouvement islamiste, qui refuse son existence et auquel il a fait trois fois la guerre depuis 2007. En début de semaine, le spectre d'une nouvelle guerre entre Israël et le Hamas est réapparu. Ripostant à un tir de roquette sur une localité au nord de Tel-Aviv, l'armée israélienne a frappé des dizaines d'objectifs dans l'enclave. Les groupes armés palestiniens ont tiré des dizaines de roquettes et d'obus de mortier vers les localités israéliennes environnantes. La situation est redevenue calme depuis. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a néanmoins multiplié les mises en garde cette semaine: il a ainsi prévenu que son pays était prêt à mener une opération «d'envergure», mais a souligné qu'il épuiserait d'abord «toutes les autres possibilités», paraissant laisser leur chance aux médiateurs égyptiens. Le Hamas et M. Netanyahu sont tous deux sous pression. Le premier a fait face récemment à des manifestations contre le profond marasme économique, la hausse des prix et des taxes dans la bande de Ghaza, qu'il a sévèrement réprimées. Le second, confronté à une forte concurrence aux élections, est accusé par ses adversaires de faiblesse face au Hamas. Palestiniens et défenseurs des droits humains accusent Israël d'usage excessif de la force. Israël dit ne faire que défendre sa frontière. Dans un communiqué, l'armée israélienne a indiqué vendredi continuer «à se préparer à de possibles escalades avec une grande variété de plans opérationnels» et s'est dite «prête à une grande variété d'événements». Le communiqué indique que les troupes stationnées dans le secteur de la bande de Ghaza ont été renforcées, sans donner davantage de détails. Depuis le 30 mars 2018, des milliers de Ghazaouis participent toutes les semaines aux manifestations, souvent accompagnées de violences. La mobilisation a culminé le 14 mai 2018 avec la mort d'au moins 62 Palestiniens sous les balles israéliennes à Ghaza, le jour de l'inauguration de l'ambassade des Etats-Unis à El Qods. Ailleurs dans les Territoires palestiniens et en Israël même, Palestiniens et Arabes israéliens étaient appelés à prendre part à la «Journée de la terre», hommage annuel à six Arabes israéliens tués en 1976 lors de manifestations contre la confiscation de leurs terres par Israël.