«On espère voir rapidement, des actions allant dans le sens de l'article 8 et 7 de la Constitution» Mustapha Bouchachi: «J'adhère» Considéré comme l'une des voix «majeures» du mouvement populaire du 22 février, l'avocat Bouchachi a, dans une vidéo publié lundi soir, salué le dernier communiqué du chef d'état-major de l'ANP, le général Ahmed Gaïd Salah portant sur l'application de l'article 102, 7, et 8 de la Constitution «nous valorisons le dernier communiqué, qui dit que dans toutes les décisions qui seront prises à l'avenir, prendront en compte la volonté du peuple algérien, et il n'y a pas de place à l'activation de l'article 102 sans les articles 7 et 8 de la Constitution algérienne», précise l'avocat dans son intervention sur les réseaux sociaux. Dans le même sens, Bouchachi insiste sur le passage à l'acte immédiatement, de façon, à transformer ces communiqués en actions concrètes sur le terrain «on espère voir rapidement, des actions allant dans le sens de l'article 8 et 7 de la Constitution, suivi d'une période de transition ou le peuple sera souverain». Considérant que l'armée a pris partie pour le mouvement populaire, Bouchachi, après avoir tout le temps, rejeté au nom du Hirak toutes les propositions émanant du sérail politique et de l'armée, semble prendre un virage déterminant en valorisant les appels du chef d'état-major de l'ANP, considérés par plusieurs observateurs, comme une éventuelle voix de sortie de crise. Sommes-nous en train de nous diriger vers une nouvelle disposition du Hirak, qui tendrait vers l'application des propositions de l'ANP? Bouchachi a-t-il la notoriété et l'influence de donner une nouvelle direction, une nouvelle orientation au mouvement populaire? Des questions qui ne trouveront réponse que dans la voix du peuple qui, chaque vendredi, résiste et exprime sa volonté de décider seul de son destin. Ali Benflis: «L'appel de l'ANP est républicain» Pour sa part, Ali Benflis, président du parti Talaie El Houriyet, en réaction au communiqué du chef d'état-major, estime que «depuis le début de cette révolution, je n'ai constaté aucune erreur de la part de l'institution militaire, au contraire, j'ai constaté sa réceptivité et son accompagnement de la révolution pacifique. L'armée n'est ni intervenue ni empêché qui que ce soit de manifester, tout comme les forces de sécurité». Ainsi, Ali Benflis annonce ouvertement son soutien à l'armée, qu'il considère comme unique interlocuteur et souligne que «L'armée est cohérente, elle a adhéré à la révolution du peuple et elle peut garantir une sortie de crise pour l'Algérie.» D'autre part, Ali Benflis avait declaré que «le choix fait par le Haut Commandement de l'ANP de situer sa contribution au règlement de la crise actuelle dans les limites permises par un ordre constitutionnel que les forces extra-constitutionnelles s'emploient à rendre inopérant. Ce choix, malgré toutes les difficultés qu'il peut rencontrer, témoigne du caractère républicain de nos forces armées». Par ailleurs, Benflis, souligne avec force, l'urgence et le danger qui planent sur le pays, indiquant que «nous sommes face à une crise politique, constitutionnelle et institutionnelle dans tous les sens de ces concepts. Chaque jour qui passe rend plus complexe cette crise et alourdit le coût de son règlement». Le FFS rejette les appels de l'ANP «Encore une fois, le pouvoir algérien, par le biais du chef d'état-major de l'ANP, provoque et se joue de la volonté populaire, l'institution militaire ne s'est pas retirée du politique, elle s'ingère encore une fois dans le processus constitutionnel et ne répond pas aux revendications du peuple algérien qui demande le changement du système et non un changement dans le système» c'est ce qu'a déclaré le premier secretaire, Hakim Belahcel, qui indique que «l'article 102 ne répond plus aux revendications du peuple algérien. Le peuple veut, selon lui, contrôler son destin, prendre en charge son avenir, un avenir de libertés, de justice sociale, de dignité». «Décevoir le peuple, c'est provoquer des incertitudes très graves, c'est provoquer le chaos programmé pour l'Algérie.» FNA: «Soutien à la position de l'ANP» «Le Front national algérien, considère la position des forces de l'Armée nationale, comme un premier acquis du mouvement populaire, et appelle à valoriser toutes les actions susceptibles de recouvrir la confiance du peuple dans ces institutions. De ce fait, les marches demeurent le seul garant pour concrétiser d'autres acquis, à même de redonner au peuple sa dignité et sa souveraineté», c'est ce qui émane du communiqué rendu public hier, par le FNA. Plusieurs partis de l'opposition se démarquent Cette vague de soutien aux propositions de l'armée, a été renforcée ce mardi par une réunion regroupant plusieurs partis de l'opposition en l'occurrence, Ennahda, El Bina, Talaie el Hourriyet, qui s'est soldé par un communiqué appelant à «considérer le slogan du mouvement populaire 'Djeich chaâb, khawa khawa'' (armée et peuple sont frères) comme un message de solidarité avec l'Armée nationale populaire et une affirmation de son adhésion à sa feuille de route pour une sortie de crise».