Le prolongement de cette offre permettrait aux USA de récupérer leurs pertes de l'été dernier. Un consensus sur le maintien des quotas de production, soit 28 Mbj, a été annoncé hier par le président en exercice de l'Opep, le Koweïtien Cheikh Ahmed Al-Fahd Al-Sabah, qui pense que «le juste prix devrait se situer entre 35 et 55 dollars le baril». Par la voix du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, qui se trouve au Koweït, l'Algérie se joint à cette décision faite à la veille de la réunion lundi des onze (11) pays de l'Opep à Koweït-City. Le ministre a souligné que «nous avons agi (ainsi) pour stabiliser le marché», tout en continuant de fournir «l'apport supplémentaire de 2 Mbj» décidé en septembre dernier. Déjà à Vienne, lors de la dernière rencontre de l'Opep en début du mois, le président en exercice du cartel avait proposé de garder «inchangé» le quota de production de 28 Mbj. Cette annonce n'exclut pas pour autant de «nécessaires discussions» pour continuer à mettre à la disposition du marché 2 millions de barils/jour (Mbj) supplémentaires. Cette offre supplémentaire, prévue jusqu'à fin décembre, permettrait de proposer une quantité suffisante pour satisfaire un marché mondial fort demandeur face à la vague de froid attendue dans l'hémisphère nord de la planète notamment dans le nord-est du continent américain. Elle devrait également aider les Etats-Unis à «récupérer» leurs pertes de l'été dernier occasionnées par les ouragans Katrina et Rita qui avaient en grande partie endommagé les installations américaines de raffinage situées dans le golfe du Mexique. Outre l'annonce d'un hiver rigoureux, la flambée des prix du brut, estiment les analystes avertis du marché pétrolier, d'autres facteurs économiques ont conduit à cette hausse qu'il faudrait contrôler, comme la «regrettable» sous-évaluation de la demande chinoise qui a augmenté de plus de 15% cette année et qui devrait encore progresser de 3% dans ce pays qui connaît une croissance annuelle soutenue de 9%. Les sept pays du G7, (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Canada, Allemagne, Italie et Japon), ont de leur côté souhaité une meilleure transparence sur la base de données relatives non seulement à la demande mondiale de pétrole mais aussi à l'offre pour améliorer la stabilité du marché. Le G7, qui consomme un peu plus de la moitié de la production mondiale de brut, a par ailleurs salué l'initiative du Jodi, (Initiative pour des données communes sur le pétrole) créé en 2001 par six organisations, dont l'Aie et l'Opep, prise en septembre dernier, du lancement d'une base de données sur 90 pays. Un recul sensible de la demande est attendu au 2e trimestre après la fin de l'hiver dans l'hémisphère nord, situation qui conduirait alors à une baisse logique des prix du brut. Selon nombre d'analystes, il est cependant attendu que l'Opep baisse sa production avant le printemps prochain pour empêcher les cours de retomber. Ils pensent également que la production étant à son plus haut niveau depuis 25 ans et que les stocks ayant atteint un degré plus que suffisant, les prix devraient normalement baisser. Il faut signaler que le brent, livraison janvier, était coté ce vendredi à Londres à 58,66 dollars contre 56,34 vendredi de la semaine écoulée alors qu'il avait atteint 60,50 dollars à New York contre 58,85. Des experts mondiaux ont prédit que l'exploitation effrénée des réserves de l'or noir dans le monde assècherait les gisements connus dans les quarante années à venir.