L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) s'acheminerait vers une augmentation de son plafond officiel de production lors de la réunion qui doit se tenir aujourd'hui à Vienne. C'est du moins ce qui ressort des déclarations de son président et de plusieurs ministres, qui ont rejoint la capitale autrichienne hier. Dans une déclaration faite hier à son arrivée à Vienne, cheikh Ahmed Al Fahd Al Sabah a confirmé ses déclarations antérieures en annonçant qu'il allait proposer à la réunion une augmentation de 500 000 b/j. Actuellement, le plafond officiel de la production des 10 pays, l'Irak n'étant pas concerné par les quotas, est de 28 mbj. Toutefois et selon plusieurs sources industrielles, la production réelle se rapproche de 28,5 mbj. Le ministre koweïtien du pétrole, qui assure la présidence de l'Organisation, a indiqué que pour l'Opep le cours est très élevé et que l'Organisation pense qu'il est très important de faire quelque chose pour stabiliser les prix. Considérant que le marché est bien approvisionné et qu'il s'agit de convaincre tout le monde que l'offre est suffisante, le président de l'Opep a évoqué les effets des prix sur la croissance économique. Pour lui , « beaucoup de problèmes commencent à apparaître dans la croissance de l'économie, surtout dans les pays en développement ». Les deux rapports mensuels publiés par l'Opep et l'Agence internationale de l'énergie ont fait état d'un recul de la demande pour les derniers mois de l'année 2005 et pour 2006. Plusieurs pays membres ont déjà donné leur accord pour une augmentation. L'Algérie a été le premier pays à donner son accord à une éventuelle augmentation, convaincue, qu'elle était, que des prix trop élevés n'étaient pas dans l'intérêt de l'Opep, vu qu'ils pourraient constituer une menace pour la croissance économique mondiale et partant pour la demande future en pétrole. A la fin du mois d'août, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, avait déclaré que l'Algérie approuvait une décision éventuelle de l'Opep de relever ses quotas. Samedi dernier, le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al Nuaimi, avait évoqué aussi une option d'augmentation des quotas en déclarant la soutenir. Cette augmentation risque d'être symbolique pour le marché puisque les problèmes de raffinage persisteront encore. A l'approche de l'hiver, le geste de l'Opep va seulement consister à indiquer au marché que l'offre est suffisante. Vendredi, les prix avaient clôturé à 63 dollars le baril à New York et à 61,81 dollars le baril à Londres.