L'émissaire américain chargé de faciliter un accord de paix avec les talibans est arrivé vendredi au Pakistan après avoir tenté cinq jours durant à Kaboul de rassurer les Afghans sur leur future participation aux négociations. Le programme de Zalmay Khalilzad à Islamabad n'a pas été annoncé mais il avait déjà rencontré tôt vendredi plusieurs responsables, dont le ministre des Affaires étrangères Shah Mehmood Qureshi, selon le ministère. Le Pakistan affirme soutenir le dialogue inter-afghan que l'émissaire américain appelle de ses voeux et qu'il souhaite «complet et inclusif avec les représentants du gouvernement afghan, les femmes, les jeunes et la société civile», selon l'un de ses tweets. Les talibans ont jusqu'ici toujours refusé de rencontrer le gouvernement de Kaboul, qu'ils estiment être une «marionnette» de Washington. Outre les responsables politiques afghans, M. Khalilzad, durant ses cinq jours passés en Afghanistan, a rencontré des membres de la société civile, notamment le Réseau des femmes afghanes (AWN). «Les femmes doivent être à la table pendant toutes les négociations sur la paix et l'avenir de l'Afghanistan», a-t-il tweeté après leur rencontre. Interrogée, une porte-parole d'AWN, Robina Hamdard, a déclaré vouloir «une paix durable, pas une paix bancale» et que «tout - droits des femmes, éducation, vie sociale - soit garanti durant les pourparlers». Lors d'une interview à Radio Free Europe (financée par Washington), M. Khalilzad a dit espérer que 2019 serait «l'année de la paix». «Les Afghans en ont assez de la guerre. Le reste du monde aussi», a-t-il affirmé. Lors de la dernière session de pourparlers américano-talibans en mars, Zalmay Khalilzad avait fait état de «vraies avancées», évoquant un «accord préliminaire» sur les «garanties» que les talibans doivent fournir en matière de contreterrorisme et sur le «retrait des troupes» américaines d'Afghanistan. Durant ces discussions, les talibans avaient toutefois indirectement démenti avoir abordé les questions d'un cessez-le-feu en Afghanistan et d'un dialogue avec le gouvernement de Kaboul, contrairement à des affirmations de Washington. «Les talibans disent que la question d'un cessez-le-feu ne sera abordée que lorsque les pourparlers entre les Afghans commenceront», a déclaré M. Khalilzad.