Le compte à rebours a commencé Le Hirak qui ne reconnaît pas la prochaine élection, cherche néanmoins un bon moyen de la «saborder» de manière «silmiya». Des appels à 40 millions de candidats ont déjà été lancés... Oui, oui l'Algérie compte bien organiser une élection présidentielle dans les trois prochains mois! D'ailleurs, le coup de starter pour le début de ce rendez-vous électoral sera donné ce matin avec le lancement de l'opération de retrait des formulaires. «Les postulants à la candidature à l'élection présidentielle du 4 juillet prochain sont conviés à procéder au retrait des formulaires de souscription individuelle au siège du ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire», a indiqué jeudi dernier ce département, dans un communiqué. «Suite à la signature par le chef de l'Etat du décret présidentiel portant convocation du corps électoral pour le jeudi 4 juillet 2019, en vue de l'élection à la présidence de la République, le ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, porte à la connaissance des postulants à la candidature à ces élections, que le retrait des formulaires de souscription individuelle s'effectue au niveau du siège du ministère de l'Intérieur, sis au Palais du gouvernement, avenue Docteur Saadane, Alger», a précisé la même source. Le grand inconnu de cette élection sera la réaction de la rue. Vendredi dernier déjà, les millions d'Algériens sortis dans les rues ont indiqué qu'ils ne recensaient pas cette joute électorale. Comme d'ailleurs, la majorité des candidats sérieux et la classe politique. Seul Ali Ghediri s'est réjoui de cette élection annonçant sa candidature. Cette opération de retrait des formulaires sera le premier test pour la crédibilité du scrutin. On se rappelle du carnaval des candidats «fantoches» au ministère de l'Intérieur lors de la 1ere opération de retrait des formulaires pour l'élection qui a été annulée. Allons-nous revivre la même mascarade? Le Hirak qui ne reconnaît pas la prochaine élection cherche néanmoins un bon moyen de la «saborder» de manière «silmiya» (pacifique). Il était question au début d'un boycott pur et simple avec des protestations au niveau de l'avenue docteur Saâdane, tout en classant en tant que «kachiriste» tout éventuel candidat. La réflexion a évolué sur les réseaux sociaux avec des appels à 40 millions de candidatures. Les internautes ont demandé à leurs compatriotes de prendre d'assaut le ministère de l'Intérieur pour rendre cette opération quasi impossible avec des milliers de personnes qui se «bousculeraient» chez Dahmoune! Cela reste bien évidemment dans le virtuel, mais quand on a vu, depuis le 22 février dernier, la force de ce monde il n'est pas a écarter qu'un tel mode de protestation ne soit adopté. Début de réponse, ce matin... Répression des manifestations Le PT dénonce La tentation répressive des manifestants fait réagir la classe politique. Le Parti des travailleurs est monté au créneau pour dénoncer le sort réservé aux manifestants, d'Alger et Béchar,par les forces de l'ordre. «Le Parti des travailleurs (PT) dénonce la répression des manifestations pacifiques d'hier à Alger et à Béchar», écrit le parti de Louisa Hanoune dans un communiqué au lendemain d'une intervention musclée de la police contre les manifestants à Alger-Centre. «Les forces de police ont multiplié les provocations contre les manifestants pacifiques tout au long de la semaine, visiblement dans une tentative d'affaiblir la mobilisation», dénonce-t-il.Le PT s'interroge également sur le contenu du communiqué de la Dgsn publié vendredi dernier au moment où d'importantes manifestations se déroulaient dans tout le pays. Dans son communiqué, elle affirme avoir démantelé un groupe terroriste qui s'apprêtait à commettre des attentats. Une annonce qui laisse pantois le Parti des travailleurs. «Le PT s'interroge lourdement sur les tentatives d'utilisation de la question terroriste et de lutte contre le terrorisme pour terroriser la population qui manifeste par millions pacifiquement pour le départ du système», soutient-il dans le même communiqué. «Le PT rend responsable de tout dérapage le pouvoir de fait et tous ceux qui tentent d'entraver la quête légitime de tout un peuple à s'émanciper d'un système failli», conclut le communiqué. Le PT et sa chef avaient déjà dénoncé la répression contre les étudiants, mardi dernier. Louisa Hanoune avait mis en garde à la veille du rassemblement hebdomadaire contre toute tentation de réprimer les manifestations. Des sommations qui semblent être restées lettre morte...