Le temp presse Le mouvement de la dissidence est en train de s'accroître avec ampleur, les institutions élues et celles de l'Etat commencent à mener des actions concrètes pour se démarquer de ce statu quo. Le pays s'enlise dans l'impasse politique et institutionnelle, la crise se fait sentir de façon manifeste à travers le blocage créé par le maintien d'un statu quo rejeté ipso facto par l'ensemble des Algériens et des Algériennes. Depuis la démission de l'ex-président, rien de concret n'a été fait pour aller de l'avant dans la perspective du changement concret des symboles du système honnis et pestiférés par la majorité du peuple algérien à travers ses grandioses marches chaque vendredi depuis le 22 février. L'enjeu est délicat et grand, les menaces sur la continuité et le fonctionnement des institutions de la République s'expriment de plus en plus avec insistance de par l'évolution qui n'est que le reflet de la manipulation grossière des forces occultes visant à perpétuer des équilibres politiques en place. Le contexte est grave, les enjeux sont de taille, mais rien n'est fait pour remanier et recomposer autrement la situation politique du pays. Le temps presse, les manoeuvres expriment à travers des pratiques chères aux partisans du pourrissement et de la contre-révolution. Le maintien de cet état de choses risque d'ouvrir la brèche sur des éventualités de déstabilisation des institutions de l'Etat et de les réduire à des instruments au service du clan de l'oligarchie financière qui fait dans la résistance et espère se repositionner et réorienter le jeu politique à sa guise. Ce jeu scabreux ne permet pas à l'Etat et ses institutions d'opérer des mutations à la hauteur des exigences qui sont soulevées par la majorité des Algériens et les Algériennes qui ne veulent plus de ce système anachronique et en déphasage avec leurs aspirations et leurs attentes pour un changement radical et qui coupe court avec les pratiques hideuses de ce dernier. La chasse aux minis-tres et même au Premier ministre en place, lors de leurs visites par les jeunes, renseigne sur le degré de rejet du peuple de ce personnel politique qui rappelle une situation d'incurie et des maux endurés quotidiennement, à cause de leurs choix politiques et économiques, aux retombées sociales des plus dramatiques sur les classes laborieuses et les couches les plus défavorisées de la société. Le maintien de Bensalah comme chef d'Etat au nom de l'article 102 de la Constitution provoque encore l'ire de la société, mais aussi fait engager la majorité des corporations professionnelles vers la radicalisation en exprimant leur boycott franc à participer dans la joute présidentielle dirigée et gérée par un pur produit de l'ancien système. Le mouvement de la dissidence est en train de grandir et de s'accroître avec ampleur, les institutions élues et celles de l'Etat commencent à mener des actions concrètes pour se démarquer de ce processus qui est vu comme une espèce de manoeuvre sordide visant à faire replacer à nouveau les figures du système vomi par le peuple à travers ses marches et ses grèves qui ne cessent de mobiliser et ratisser autour du rejet clair du système en place et ses symboles. L'institution militaire qui a annoncé la couleur en déclarant qu'elle est aux côtés du peuple et face à une responsabilité historique où son rôle est plus déterminant dans le sens de concrétiser l'aspiration du peuple pour un changement démocratique aux contours républicains. Le temps presse, la crise prend une ampleur davantage menaçante, seule une solution qui s'assume pour en finir avec les symboles du régime pourrait permettre aux institutions de l'Etat de revenir à leur fonctionnement normal. La solution est politique, la rue a exprimé sa sentence avec clarté, les manifestants exigent le départ des symboles du système. C'est une manière de paver la voie vers une sortie de crise salutaire et préparer les institutions de la République à s'adapter aux nouveaux enjeux politiques aux antipodes de l'ère de la démocratie de façade qui n'est en réalité qu'un monolithisme enjolivé et maquillé. La dissidence citoyenne prend de l'ampleur, la mobilisation se renforce par toutes les formes de rejet allant jusqu'aux grèves générales dans les secteurs économiques et la Fonction publique. Cette situation inédite est susceptible d'aller plus loin dans sa démarche de changement si les tenants du statu quo ne lâchent pas prise. L'institution militaire est face à un rendez-vous avec l'histoire, elle est en mesure d'apporter son soutien sans s'ingérer dans le façonnage de la transition politique qui revient aux civils dont la fonction est de peaufiner une feuille de route raisonnable et salvatrice.