l'exercice souverain du pouvoir politique par le peuple Bensalah, Bedoui et Belaiz sont vus comme le symbole d'un régime honni et rejeté par la majorité de ce peuple qui veut en découdre le plus rapidement avec le système pour aller vers une transition douce, sereine et apaisée. Le mouvement du 22 février clôture sa huitième semaine, le processus du changement ne semble pas prendre l'allure d'une décantation politique à la hauteur des attentes et des aspirations de la majorité qui exige le changement du régime urbi et orbi à travers ses symboles qui incarnent l'incurie, la corruption et l'impasse dans laquelle se sont empêtrés le pays et l'ensemble de ses institutions. Le départ de l'ex-président n'a pas constitué à lui seul une issue à la crise institutionnelle dont fait preuve l'Etat. Pour le peuple, qui investit la rue chaque vendredi, la solution de la crise telle que mentionnée par les pancartes arborées pour la circonstance ne se résume pas dans la démarche «constitutionnelle» qui, elle, est une «fumisterie» de trop dans la mesure où cette Constitution a été moult fois tricotée et triturée par ceux-là même qui l'ont piétinée dans le but de maintenir le statu quo et consolider leur pouvoir au sein des rouages de l'Etat au détriment de la légitimité et de la souveraineté populaire à travers un choix démocratique et transparent. La reconduction des figures qui ont assuré le rôle, voire la tâche de sherpa aux pouvoirs successifs n'aide pas pour que la situation de blocage qui persiste à trouver une issue salvatrice, bien au contraire, elle enfoncera ce qui reste comme institutions de la République droit dans le mur. Beaucoup d'intellectuels et d'experts dans le domaine qui a trait aux périodes de transition s'accordent à dire que la crise du système politique en place ne saurait être résolue par le fait d'actionner un artifice constitutionnel pour permettre aux institutions de l'Etat de fonctionner normalement. La crise que vit le pays est éminemment politique, son traitement doit sortir des carcans juridiques tous azimuts. Le mouvement populaire a appelé dans plusieurs marches historiques à ce que la transition soit opérée en dehors de la logique du système qui est pestiféré par la majorité. L'artifice constitutionnel est vu par la majorité qui manifeste dans le pays comme étant une provocation de trop à l'intelligence des Algériens. Les avertis de la chose politique considèrent que le maintien de la Constitution et son applicabilité ne font que maintenir le statu quo, voire pousser au pourrissement de la situation et favoriser la voie de l'impasse et le blocage institutionnel. Bensalah, Bedoui et Belaïz sont vus comme le symbole d'un régime honni et rejeté par la majorité de ce peuple qui veut en découdre le plus rapidement avec le système pour aller vers une transition douce, sereine et apaisée. Le maintien de ces figures ne fait qu'exacerber les tensions et pousser le peuple à manifester quotidiennement sous toutes les formes pacifiques, y compris les grèves générales qui toucheront les secteurs économiques et la Fonction publique. Ce genre de manifestations commencent à exprimer leur véracité et leur existence sur le terrain, elles sont en mesure de paralyser le pays et son économie. Cela pourrait même affecter les institutions et le fonctionnement de la République. Entre une Constitution qui a été bafouée par ceux qui l'ont peaufinée et la solution politique négociée et concertée, il y a urgence de faire prévaloir la seconde solution tributaire d'un dialogue avec les forces vives de la société pour négocier une transition nationale démocratique où l'institution militaire sera l'accompagnatrice et la garante de ce processus transitoire en sa qualité d'institution républicaine qui a des missions claires et précises, à savoir la sécurisation du processus et la défense de la souveraineté et de l'unité nationales du pays. L'acte VIII du mouvement du 22 février est un ultime appel à remettre l'Algérie sur la voie de la démocratie et la souveraineté populaire. Pour ce faire, l'armée, garante de la Sécurité nationale, doit répondre aux appels légitimes de la majorité du peuple qui exige le changement radical et le départ du système et ses symboles. La transition démocratique est la clé de voûte d'un changement fondé sur le choix des personnalités intègres, patriotes et qui n'ont pas de lien direct ou indirect avec les symboles du régime qui a fait de la corruption, de l'injustice et du despotisme son dada par excellence. Les yeux sont braqués sur l'institution militaire qui s'est dit qu'elle est du côté du peuple. Cette devise ne devrait être concrète que si les premiers responsables de cette institution républicaine tiennent compte des exigences de la majorité du peuple qui clame le départ de tous les symboles du régime grabataire et enclencher un nouveau processus d'une transition démocratique ouvrant la voie vers l'exercice souverain du pouvoir politique par le peuple.