«Hirak interne au pouvoir qui ne nous intéresse pas» L'actuel secrétaire du parti non agréé l'UDS, énoncera une série de reproches à la mafia qui a «séquestré la volonté du peuple». Karim Tabbou a animé une conférence débat, hier, à l'auditorium de l'université Akli Mohand Oulhadj. Devant un parterre d'étudiants acquis aux positions du secrétaire de l'UDS, l'orateur a résumé la situation actuelle du pays à une équation qui oppose un peuple dans sa globalité revendiquant la liberté, un Etat de droit à une maffia qui manoeuvre pour rester à la tête des commandes du pays. L'invité a saisi l'occasion pour répondre à ceux qui veulent lui étiqueter un quelconque compromis avec l'étranger. «Qui a tué Ali Msili? C'est le pouvoir avec la complicité de la France officielle. Qui a volé l'argent du pays? Le pouvoir et la France qui leur a donné l'asile.» À ce jeu des questions-réponses, Tabou énoncera une série de reproches à la mafia qui a «séquestré la volonté du peuple en transformant le départ de Bouteflika en démission pour faire valoir l'article 102 et tenter de rester à la tête par des manoeuvres» dira entre autres le conférencier. Il ira jusqu'à qualifier les changements à la tête de la pyramide de «Hirak interne au pouvoir qui ne nous intéresse pas». Après avoir rappelé qu'il était là non pas comme un représentant du Hirak, mais comme un simple animateur de la scène politique, l'ex-secrétaire général du FFS et actuel secrétaire du parti non agréé l'UDS, reviendra dans une longue genèse autour de la Constitution depuis Boumediene jusqu'à Bouteflika qui l'aura «modelé», «remodelé» à sa guise quatre fois. Il reviendra aussi sur le rôle du frère du président, Saïd, en se demandant «où étaient ceux qui aujourd'hui se comportent comme des justiciers quand ce président par procuration nommait les ministres, les walis, les DG, les généraux...». Fidèle à sa position et son refus de l'application de l'article 102 Tabbou se demandera aussi comment un pays comme l'Algérie avec toutes ses capacités, son potentiel humain et ses biens voit plus de 200 000 médecins partir, des milliers d'ingénieurs, de cadres compétents fuir pour aller offrir leurs compétences à autrui. «Notre Hirak continuera, mais faites attention de répondre aux provocations. Ces descendants de harkis partiront aujourd'hui ou demain. Le Hirak est une continuité du combat de Amirouche, Ouamrane, Haouas, pour libérer notre Algérie». S'adressant au chef d'état-major, mais sans citer son nom, il invite le général à se défaire de sa tenue pour faire de la politique. Il rendra un hommage aux militaires qui surveillent les frontières, mais rejettera le rôle que joue le vice-ministre de la Défense dans sa recherche d'une solution constitutionnelle. Dans la matinée et avant cette rencontre, les étudiants ont marché depuis le campus du nouveau pôle jusqu'à l'ancienne université.