La déclaration du chef d'état-major de l'ANP, vice- ministre de la Défense nationale, Ahmed Gaïd Salah, plaidant pour l'application de la l'article 102 de la Constitution, a suscité différentes réactions des internautes. Sur les réseaux sociaux, la tension monte et les avis changent d'une personne à une autre. Pour une bonne partie, cette annonce signe une première victoire du Hirak, mais pas sa fin. «Il faut se mobiliser plus que jamais pour l'aboutissement de nos revendications», écrit un Facebookeur appelé Yacine. Et ajoute : «Nous avons gagné la bataille mais pas la guerre». Pour lui tout comme pour la plupart des jeunes, cette annonce ne signifie pas le départ du système et est encore loin de la décision du chef de l'Etat de céder sa place. Sur la toile, tous les Algériens et les Algériennes sont désormais impliqués dans l'avenir de leur pays. Tout en étant conscient de l'importance de cette étape, chacun d'entre eux est décidé à maintenir le cap du mouvement populaire. Les appels au Hirak se poursuivent. Pour une grande partie des citoyens, le mouvement doit impérativement se poursuivre et ce, jusqu'au départ du système politique actuel. «On veut le départ du système et personne ne peut nous détourner de notre mission», assure une internaute nommée Imene. Dénonçant une fourberie dans les déclarations contradictoire du chef d'état-major, elle écrit : «Si maintenant ils sont d'accord pour l'application de l'article 102 de la Constitution algérienne, alors ils devraient être poursuivis en justice pour tromperie». Ils ont, selon elle, masqué la vérité sur l'état de santé du président Bouteflika durant de longues années, rappelant que c'est cette même personne qui aujourd'hui soutient le mouvement populaire qui a soutenu le 5e mandat. Dans les commentaires, la bonne humeur et l'esprit créatif des Algériens sont toujours présents. «Tout le monde doit partir, interdit pour les personnes dépassant les 60 ans», écrit Omar dans un commentaire qu'il accompagne avec la photo du jeune Algérien qui a fait le buzz dans la vidéo de Sky-news. En outre, l'annonce du chef d'état-major ne semble pas faire changer d'avis les Algériens, car, pour eux, les déclarations contradictoires et changeantes ont brisé la confiance qui existait entre le peuple et le gouvernement. «Moi personnellement, je ne fais plus la différence entre la vérité et le mensonge», lit-on dans un commentaire en bas de la vidéo de Gaïd Salah. Une fois de plus, il s'agit, selon eux, d'une autre magouille qui vise à gagner du temps et à calmer le mouvement populaire. Dans ce sillage, toutes ces personnes se sont mises d'accord pour dire que la maturité du peuple dépasse de loin celle du pouvoir. «Système dégage !» Et même Gaïd Salah en fait partie. «Cet article, vous auriez dû l'appliquer en 2014, aujourd'hui c'est trop tard, le seul article qui reste maintenu est celui du peuple, seul décideur de l'avenir du pays», confie Mohamed. Et ajoute : «L'article 102 de la Constitution n'est pas une solution. Le président du Sénat a été mis en place par Bouteflika lui-même, il n'est pas apte à diriger le pays lors de cette étape».