La mobilisation toujours d'actualité Les dizaines d'intervenants revisiteront de fond en comble le cheminement du combat identitaire depuis le premier pas. La majorité des anciennes figures de proue du Mouvement culturel berbère (MCB), toutes générations confondus, se retrouvera aujourd'hui (samedi) et demain à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou pour faire le bilan de près d'un siècle de combat pacifique et légitime pour la reconnaissance officielle de la langue et la culture amazighes, mais aussi pour la démocratie, la liberté d'expression, la liberté de la femme, etc. en Algérie. De nombreux militants de premier plan du combat identitaire amazigh en Algérie ont confirmé leur participation à ce colloque, premier du genre, faut-il le rappeler. Il s'agit, entre autres, de: Djamel Zenati, Mouloud Lounaouci, Saïd Chemakh, Ali Brahimi, Arab Aknine, etc. L'idée d'organiser cet événement revient à Saïd Chemakh, militant du Mouvement culturel berbère pendant de très longues années et également professeur au département de langue et culture amazighes de l'université Mouloud-Mammeri et à Mouloud Lounaouci. Ce dernier, pour rappel, faisait partie des vingt-quatre détenus du printemps berbère d'avril 1980 aux côtés d'Arezki Abboute, Saïd Sadi, Mokrane Chemim, Achour Belghezli, Mustapha Bacha... Le côté organisationnel et logistique de ce colloque a été confié au militant Ahmed Sadi, nous a confié, hier, Saïd Chemakh. Ce dernier nous a précisé que, lors de ces deux journées, les dizaines d'intervenants revisiteront de fond en comble le cheminement du combat identitaire depuis le premier pas, c'est-à-dire depuis Ali Laïmèche, qui en 1926, avait abordé la question pour la première fois du temps du PPA-Mtld. Saïd Chemakh nous a précisé, en outre, que lors des interventions qui seront faites aujourd'hui et demain, le débat portera sur la crise dite berbériste de 1949 qui a été le fer de lance du combat identitaire amazigh laquelle sera suivie de tant d'autres étapes historiques et décisives. Le soulèvement du Front des forces socialistes (FFS) contre le régime de Ahmed Ben Bella en 1963 fera l'objet de communications ainsi que l'affaire dite des poseurs de bombes en 1976 avant d'arriver à l'épisode le plus cardinal dans le parcours du combat identitaire amazigh en Algérie, à savoir le printemps berbère de 1980. Notre interlocuteur nous a précisé que des artisans et des témoins oculaires de ces événements seront présents tout au long de ces deux journées afin de revisiter cette période dans ses moindres détails afin d'enrichir le débat. D'ailleurs, ce n'est pas un hasard si ce colloque de deux journées se tient en cette période spécialement: il s'agit en effet d'une activité qui clôturera les festivités commémoratives du printemps berbère d'avril 1980, nous a ajouté Saïd Chemakh. Ce dernier a indiqué que d'autres étapes historiques de l'Algérie contemporaine feront l'objet de débats et de communications comme le mouvement des enfants de chouhada en 1985 avec la naissance de la première Ligue des droits de l'homme en Algérie. Puis, les événements d'octobre 1988 ayant permis au combat identitaire amazigh et au pluralisme de prendre une nouvelle tournure. Les deux autres mouvements ayant ponctué le combat identitaire et qui seront revisités par les concernés et par les analystes lors du colloque du MCB aujourd'hui et demain à Tizi Ouzou sont la grève du cartable ayant paralysé toutes les écoles et universités de la Kabylie en 1994-1995 ainsi que les douloureux événements du printemps noir de 2001.