Cette action se veut, selon ses initiateurs, un élan rassembleur des militants de toute la mouvance amazighe. La célébration du 20 Avril sera marquée essentiellement, cette année, par une marche qui aura lieu aujourd'hui au chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou. Cette action de rue, initiée par d'anciens animateurs du MCB auxquels se sont joints des militants de la cause berbère et des universitaires, s'ébranlera à 11h devant le campus universitaire de Hasnaoua. L'appel à cette manifestation a été appuyé par une pétition signée, entre autres, par Mouloud Lounaouci, Saïd Doumane, Arezki Abbout, Aziz Tari, Saïd Khelil (détenus d'avril 1980), Idir Aït Maâmar (ancien délégué du mouvement citoyen des archs) et Saïd Boukhari (animateur du MCB), ainsi que Saïd Chemakh et Rachid Oulebsir (universitaires). Les mots d'ordre de cette marche s'articulent notamment autour de l'officialisation de la langue amazighe. Cette action se veut un élan rassembleur des militants de toute la mouvance amazighe. «Par attachement à nos valeurs et pour le respect de notre mémoire collective, nous, signataires de cette déclaration, appelons à une présence massive aux marches commémoratives du 20 Avril, suivies de recueillements à la mémoire des martyrs de la cause amazighe, de la crise antiberbère de 1949 jusqu'aux événements sanglants de 2001 en Kabylie. Nous réaffirmons notre attachement aux valeurs d'Avril 1980 et notre combat pour la reconnaissance de l'identité et de la langue amazighes et le respect des libertés démocratiques», lit-on, entre autres, dans le communiqué des initiateurs de cette marche qui estiment aussi que l'heure est à la mobilisation citoyenne pour continuer le combat jusqu'à l'aboutissement des valeurs démocratiques. Selon eux, le 34e anniversaire du Printemps amazigh intervient, cette année, dans un contexte particulier, marqué par l'élection présidentielle qui encourage «la pérennité du système rentier liberticide, responsable d'un délitement sans précédent des institutions de l'Etat. Il est sans conteste le seul objectif recherché par les tenants du pouvoir». Ainsi, on s'attend à une grande démonstration de force aujourd'hui, puisque les mots d'ordre de la marche concordent parfaitement avec les aspirations de la population. Par ailleurs, notons que dans le cadre de la célébration de Tafsut Imazighen, plusieurs activités culturelles sont prévues à travers la wilaya de Tizi Ouzou. Des conférences-débats sur le cheminement de la revendication identitaire sont au programme dans différentes localités, comme celle qui sera animée par Saïd Khelil et Arezki About, anciens détenus (avril 1980). Ces derniers interviendront, au centre culturel de Larbaâ Nath Irathen, pour parler de la chronologie du Printemps berbère. Malika Ahmed Zaïd, professeure à la faculté des sciences économiques de Tizi Ouzou, donnera une communication sur le même thème, à la maison de la culture Mouloud Mammeri. Le mouvement associatif sera également mobilisé pour marquer le 34e anniversaire du Printemps berbère, notamment à Bouzguène, Aïn El Hammam, Ouadhias, Draâ El Mizan et Tigzirt, où l'association Iomnium a mis sur pied un programme aussi riche que varié pour la circonstance. Il est utile de préciser aussi que, vendredi, un recueillement a été organisé à Agouni Arous sur la tombe de Guermah Massinissa, première victime des événements sanglants de Kabylie en 2001.