Devant une assistance fort nombreuse, les artisans d'Avril 1980 ont fait une rétrospective des événements appelés communément le Printemps berbère. Ainsi, après la première halte organisée lundi dernier par le MCB, aile Ould-Ali El-Hadi, autour de la même thématique que celle des Ferhat Mehenni, Moh Stiet et autres. Hier, c'était au tour du MCB, version Mouloud Lounaouci, de revisiter «Thafsut Imazighen» avec ses acteurs qui ont pour nom Saïd Sadi, Arezki Abbout, Idir Ahmed Zaïd, Malika Ahmed Zaïd, Me Mezil, Ahmed Aggoune et, bien sûr, Mouloud Lounaouci. Tout ce beau monde, convié à la maison de la culture Mouloud-Mammeri, a fait un retour de 23 ans en arrière dans l'histoire pour raconter à l'assistance, essentiellement jeune, le premier acte qui consacrera «la naissance de l'Algérie progressiste». Intervenant en premier, Arezki Abbout estime que «le 20 Avril 1980 était la première onde de choc qui enclenchera le processus de démocratisation du pays». Tout en axant son allocution sur le parallèle entre le Printemps berbère et le Printemps noir, il appellera à «l'union des forces pour le salut de la Kabylie et ce, au-delà de toutes les considérations personnelles ou divergences politiques». Pour sa part, Idir Ahmed Zaïd, enseignant de tamazight à l'université Hasnaoua, indiquera que «le Printemps berbère a déchiré le monolithisme et l'unicisme politiques qui prévalaient à l'époque». Il précisera également que «la résurgence des ârchs n'est pas anachronique, mais c'est là un retour positif aux origines authentiques de la nation». Son épouse, Malika, apportera, quant à elle, un témoignage sur la participation de la femme kabyle au combat identitaire tout en faisant des digressions sur les faits saillants qui ont ponctué la période post-avril 80. De son côté, Mouloud Lounaouci a tenu à rendre hommage à quatre des 24 détenus d'avril 1980, qui sont décédés, à savoir Bacha, Belghezli, Berdous et Rachedi. Cela dit, il retracera longuement le combat pour l'identité amazighe depuis Boulifa et Bensdira du XIXe siècle aux jeunes du Printemps noir en passant par Laïmèche, Mouloud Mammeri, Ferhat Mehenni, Matoub Lounès et la génération de 1980. Saïd Sadi, qui a effectué hier sa première sortie sur la scène publique locale, annoncera d'emblée que «Avril 1980 était une suite logique de tous les combats menés par nos aînés», avant d'enchaîner: «A l'époque, le combat était dicté par le simple dévouement à la cause amazighe et était dénué de tout calcul ou intérêts étroits.»