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«Nous sommes tous responsables !»
CRISE POLITIQUE, ECONOMIQUE ET SOCIALE EN ALGERIE
Publié dans L'Expression le 28 - 04 - 2019


Ne dégagez pas dans la brouillerie!
Chacun sa colère. Il y a là une bande-annonce explosive! Le bon sens consiste à déjouer la mise en scène consciente et perfide d'une candidature, acculant le peuple à la dramaturgie.
Nos maîtres réussissent un tour de magie unique au monde; la pilule allergisante qu'on a coutume de recevoir dans le sommeil, a défié la pesanteur cette fois-ci: elle a été enfilée debout.
Le noyau fantomatique du pouvoir sait mieux que quiconque au monde que la mise en vitrine électorale d'un malade en dépossession de toutes ses facultés physiques et intellectuelles est une absurdité qui allait déclencher le ressentiment de tout un peuple?
Sinon comment expliquer la normalité des quatre mandats précédents avec leurs cortèges d'approbations et de zèle à travers des marches «spontanées»? Notre responsabilité est entière!
C'est une infime partie du peuple me dira-t-on? Mais, où furent alors nos marches spontanées contre les fatwas émises chaque jour à l'égard de nos intellectuels, véritables phares de nos lisibilités?
Où sont nos marches spontanées contre la traque et les intimidations de nos filles, épouses et mères sur les trottoirs de nos villes et espaces publics? Où sont celles contre la dilapidation des sommes colossales pour la construction de mosquées dans le seul but, égoïstement individuel, d'aller quelque part après la mort pendant que nous laissions nos enfants aux pieds des murs en quête de bibliothèques, d'hôpitaux, de théâtres et d'écoles dignes de la leur?
N'a-t-on pas vu sous les yeux de tout parent d'élève en bas âge un programme scolaire faisant l'apologie des prières collectives et l'apprentissage de lavage de cadavres, leur précipitant ainsi l'au-delà devant le rêve et l'émerveillement face au monde? Sans parler de l'amnésie collective et celle, sélective, de l'Occident à l'égard des milliers d'enfants de l'Algérie rurale qui, à peine nés, sont décapités à coups de hache et de scie donnant ce coup de grâce à toute une paysannerie déjà agonisante.
Et au lieu d'écrire contre tout ce dont ils se sont affranchis, nos anciens n'ont su garder quoi que ce soit de transmissible touchant ce temps avant le temps, livrant tout un peuple à chercher sa pâture comme disait Nietzsche agréablement reformulé par le poète Lounis Ait Menguellet:«il ne sait pas ce que sont hier et demain; il sautille, mange, repose et digère, et ainsi jour après jour, attaché court au piquet de l'instant, sans mélancolie donc, et sans se lasser...».
L'islam politique
Heureusement que l'inconscient collectif sait faire les choses indépendamment de notre volonté lorsque la raison donne congé. Cette inconscience du passé qui a pu imprégner chacun de nous de cette attitude des hommes les plus sincères, les plus limpides dans l'aboutissement de leur combat et qui ont payé de leur chair les attentes d'un peuple martyrisé, en tombant sous le feu de l'ennemi extérieur comme celui de la férocité de leurs compagnons d'armes la veille du crépuscule national. Et en dépit des complots et desseins de divisions et dislocations par ceux-là même qui nous prêchent l'unité nationale, cet héritage légué par les meilleurs d'entre nous, surgit dans chaque regard qui s'échange, dans chaque main qui se serre comme un véritable ciment d'une coexistence pacifique et une fraternité inébranlable.
Lâchée de tous les côtés donc, et livrée à son sort, la jeunesse se lève comme un seul homme, déversant ses prosopopées comme ses illusions fantasmagoriques dans la poubelle de la providence. C'est aux femmes et aux hommes pensants, jusque-là réduits à l'anonymat, dans la société civile comme dans le pouvoir, que revient la responsabilité historique, à servir de réceptacle et donner un horizon comme vecteur force à cette indignation en l'épargnant de toute évanescence dans le tapage et le brouhaha.
Non Messieurs! Ne dégagez pas dans la brouillerie! Non seulement le court-circuit de ce potentiel de colère est prévisible dans le dessein, mais votre table consensuelle peut même devenir le lieu de belligérance armée, vous avez la maîtrise de la régie. Regardons l'ouverture en 88, entièrement feinte, débouchant sur 30 ans de survie du système au prix de la folie que nous connaissons.
C'est sur ce fond qu'ont été menées les restructurations et orientations économiques les plus foudroyantes pour l'économie nationale avec le soutien des nations prospères et leurs institutions financières profitant aux groupes mafieux fusionnant Etat et pouvoir.
Encore une fois la chose est vue, ici ou ailleurs, comme évènement-surprise alors qu'il s'inscrit dans la même logique de l'éternel retour de la manoeuvre! Sinon comment expliquer la surprotection des sanguinaires amnistiés si ce n'est un potentiel de chair à canon prêt à déterrer la hache au moment voulu!
Désormais il faut comprendre que l'islam politique (ou l'islamisme) fait partie du système: Un monstre à deux mâchoires. Et l'islam de la rue, loin d'être apolitique, compliquera au plus haut degré tout idéal de liberté pour un peuple longtemps accoutumé à la réflexologie pavlovienne: Il n'y a de révolution qu'au prix de déposséder nos maîtres actuels ou à venir du bâton de la religion. Le bras de fer sera rude. La prolifération des stratagèmes exigera la vigilance et la lucidité de la jeunesse.
L'attitude des hommes sincères
De leur côté les enjeux sont colossaux et de l'autre la pensée embryonnaire. On s'interdit le penser autrement, au point de nous autocensurer nous-même sous la tutelle du ciel et de la terre.
C'est à la jeunesse de ce pays de comprendre que le court-circuit cité plus haut ne fera qu'un pschitt de tout ce potentiel qui pourrait connaître le sort des tristes révolutions arabes lesquelles ont précipité l'action avant la pensée en brandissant les absolutismes de tout bord.
Notre histoire récente nous a démontré que sans les garde-fous d'un socle constitutionnel fondateur d'une nouvelle république, nulle jouissance civile ni exercice politique durable. Une élection présidentielle à elle seule ne fera que reprendre la situation en main aux maîtres du jeu mêlant tractations et négociations avec une élite politique complaisante et avide de retraites dorées à l'abri de véritables mouvements populaires.
Faisons de ce florilège une histoire, il suffit de rompre avec notre façon d'être et de penser en sollicitant seule la raison propre de chacun et faire le bilan de tout ce qui a fait le gâchis actuel d'une jeunesse éprise de liberté et de penser librement sans tutelle aucune.
Donnons-en une forme de projet: «Projet d'une banque de colère» Quelle belle idée de P. Sloterdijk. Créons des agences locales de colère partout sur le territoire national, elles choisiront leurs représentants légitimes et dignes d'être dépositaires de ce capital de ressentiment avant la réémergence de divergences inconciliables d'une «classe politique» réduite à ses cendres, incapable de faire unité autour d'un minimum vital pour tout cadre d'expression dans ce pays qui plus est gangrené par la servilité de nos albatros, compagnons de voyage d'un navire en perdition. Réformons immédiatement et radicalement notre école afin qu'elle soit à la hauteur des défis à venir.
Réécrivons notre histoire de nos propres mains en réunissant les spécialistes de la chose comme dans tous les autres domaines, afin de bâtir un récit national magnifié qui redonnerait la fierté d'aimer cette terre à nos enfants et la dignité d'être librement ce qu'ils sont et ce qu'ils deviendront au lieu de les livrer à des constructions chimériques et obsolètes chères aux fachos qui veulent livrer en pâture toutes diversités et singularités individuelles à la masse indifférenciée.
Nulles idées ni projections qui ne soient liées au possible-ni divergences qui ne soient conciliables pour assurer ce socle vital à l'amorçage d'un élan irréversible. A l'heure actuelle, la perspective d'un Etat de droit où l'Algérien, quel qu'il soit, retrouve sa dignité d'être est inconcevable sans la révision de la Constitution et la séparation des sphères religieuse et politique.
Vous avez la maîtrise de la régie
Mais... Aurions-nous la clairvoyance de déconstruire, réinterpréter, décoder et détisser ce filet de l'histoire tissé par les vainqueurs qui nous embourbent dans ses mailles? Rappelons-nous notre histoire de fraîche date lorsqu'on nous a marqué en bloc, comme d'un fer rouge, d'être exclusivement quelqu'un ou quelque chose pour nous désigner, à tout instant, potentiellement extrémistes et dangereux.
Si l'on avait vécu librement notre diversité riche et fraternelle on n'aurait jamais subi l'islamophobie actuelle ni ce matraquage cérébral et unidirectionnel dans l'hétérogénéité du politique et du religieux au point de creuser la tombe d'une langue en lui conférant un caractère sacré afin de sacraliser leurs discours.
Toutefois, il existe, sous l'omerta de l'institution militaire et judiciaire, des hommes intelligents, sincères et de bonne volonté prêts à oeuvrer dans l'intérêt général en se rapprochant du peuple hors toute influence des lobbys politico-économico-religieux.
Oui Messieurs, économico-religieux! Ne les a-t-on pas vu dealers nocturnes et mécènes de lieux de culte le jour?
Non messieurs! Ne partez pas, Votre départ n'est pas une fin en soi, mais devrait servir de base à l'écriture de la nouvelle page de notre histoire ou du moins, à démonter pièce par pièce vos montages qui ont fait de ce pays le parc actuel.
Vous avez toute la place qui vous revient pour peu que vous vous leviez un matin, vous regardiez dans le miroir et dites: ça suffit, il est temps de tendre la main sincère à la jeunesse et avec elle tourner la page du mensonge, de la rapacité, de la destruction et de la perfidie en réalisant la meilleure mutation au monde. Vous en êtes capables, et là nous vous pardonnerons tout. J'espère me tromper de réalité, mais pas de rêve!


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