Désobéissance civile graduelle, telle est l'action que compte proposer et défendre la coordination intercommunale de Béjaïa lors du prochain conclave de l'interwilayas à Bouira. Les délégués communaux qui se sont réunis jeudi passé à Timezrit ont rendu publique une déclaration à l'issue de ce conclave qui intervient, rappelons-le, après la grandiose marche pacifique et populaire à Ifri-Ouzellaguen. Les rédacteurs notent avec satisfaction «la mobilisation citoyenne qui a montré, une fois de plus, l'attachement et la fidélité du peuple aux principes du Congrès de la Soummam et sa détermination à se réapproprier son histoire». Et de poursuivre: «La stratégie du pouvoir ne viendra jamais à bout de la volonté des dignes héritiers de Abane Ramdane et de ses compagnons, de consacrer un Etat de droit démocratique et social». Dans ce même document, les rédacteurs n'ont pas omis de réitérer leur «engagement à aller de l'avant pour préserver cette formidable dynamique citoyenne jusqu'à la satisfaction totale de la plate-forme de revendications d'El-Kseur». Pour ce faire, plusieurs actions ont été débattues lors du conclave pour en retenir «l'organisation d'une conférence nationale sur le mouvement, qui sera ouverte aux acteurs sociaux, politiques et aux personnalités» pour la désobéissance civile graduelle, le dépôt de plaintes des familles victimes auprès du TPI et la grève de la faim des délégués. Par ailleurs, l'idée d'une marche des lycéens à Alger le 5 octobre prochain a été retenue. Le dialogue n'a pas été en reste lors de ce conclave. Ainsi, les négociations et tractations qui ont eu lieu la veille de la marche du 20 août ont été soulevées et un large débat a eu lieu entre les délégués communaux, mais sans parvenir à une action allant dans ce sens. Bien au contraire, dans le document, les conclavistes ont «dénoncé énergiquement les tentatives de déstabilisation du mouvement entreprises par des individus et soi-disant émissaires du pouvoir» et mis en garde «toute personne qui essayera de détourner le mouvement de son objectif initial». Signalons enfin qu'un communiqué de presse parvenue hier à notre bureau, émanant de la Coordination intercommunale de Béjaïa précise que «le mouvement du printemps noir 2001 est un combat que mènent les partisans de la liberté, de la justice et de la dignité humaine», tout en condamnant «l'attitude irresponsable du pouvoir». La CICB précise que l'objectif du mouvement n'est pas de «demander d'enlever le drapeau national», mais de «défendre la dignité des citoyens par la libération de la nation du joug de la dictature». Notons enfin que l'idée du boycott scolaire a été rejetée par les participants à ce conclave, quant à la date du lancement de la désobéissance civile elle n'a pas été encore fixée à cause, selon un participant, du travail de préparation que cela nécessite sur le terrain. Les propositions du conclave de Timezrit seront arrêtées définitivement lors de la réunion prévue au Centre culturel d'Aokas le 28 août.