Il est entendu dans le cadre d'une enquête sur «la dilapidation de deniers publics et octroi d'avantages illégaux». L'actuel ministre des Finances et ex-gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Loukal, est entendu actuellement par le procureur du tribunal de Sidi M'hamed, en lien avec des affaires notamment de «dilapidation» de fonds publics. Il a quitté le tribunal dans une voiture noire en trombe à la mi-journée, sans faire de déclaration. Gouverneur de la Banque centrale de 2016 jusqu'à sa nomination au gouvernement fin mars, il a été auditionné par le juge d'instruction du tribunal de Sidi M'hamed. On ne sait pas s'il a été interrogé en tant que témoin ou suspect. La foule rassemblée devant le tribunal scandait «Voleurs, vous avez pillé le pays!». Mohamed Loukal et Ahmed Ouyahia ont été convoqués, samedi 20 avril, par le tribunal de Sidi M'hamed à Alger dans le cadre d'une enquête sur la dilapidation de deniers publics et octroi aujourd'hui d'avantages illégaux. Ahmed Ouyahia devrait comparaître devant le même tribunal. Mohamed Loukal a comparu devant le procureur de la République près le tribunal d'Alger où il fait face à des accusations dans des affaires de dilapidation des deniers publics et d'avantages indus, a-t-on indiqué. L'ex-chef de la police Abdelghani Hamel, limogé en juin 2018, a été également entendu hier, en compagnie de son fils, au tribunal de Tipasa, à l'ouest d'Alger dans d'autres affaires. ils ont bénéficié d'une assiette foncière agricole de 14 000 m2, située dans la commune de Douaouda, dans la wilaya de Tipasa. Cette attribution a été effectuée en 2016, alors que Abdelghani Hamel était en poste à la tête de la Sûreté nationale. Le général- major Hamel et son fils font face à des accusations d'activités illégales, de trafic d'influence, de détournement de biens fonciers et d'abus de fonction, selon la télévision publique. Depuis le départ forcé, le 2 avril, du chef de l'Etat Abdelaziz Bouteflika, contraint à la démission par un mouvement de contestation inédit, la justice a ouvert une série d'enquêtes sur des faits de corruption contre plusieurs puissants hommes d'affaires et contre de hauts responsables de l'Etat. Les manifestants, qui réclament toujours le départ de l'ensemble du «système au pouvoir, dénonce depuis le début de la contestation le 22 février, les liens troubles entre la Présidence Bouteflika et les oligarques, hommes d'affaires ayant fait fortune grâce à d'énormes contrats publics. Par ailleurs, certains ont salué le lancement de poursuites judiciaires pour corruption contre des hommes d'affaires réputés proches de Bouteflika, tandis que d'autres dénoncent la justice sélective, qui défère devant les tribunaux certains hommes d'affaires, tout en épargnant scrupuleusement d'autres. Ils considèrent que cette opération devrait être menée par des institutions légitimes et non pas d'instances rejetées par la population.