Parmi ces agents corrompus, cinq ont déjà été condamnés à des peines de prison ferme et 13 autres placés sous mandat de dépôt. La sûreté de wilaya d'Alger vient de radier quelque vingt-six éléments malveillants de son effectif pour la seule et bonne raison que leur implication dans des affaires de corruption a été avérée par leurs désormais ex-collègues de la cellule du contrôle et d'inspection (CCI), appelée communément la police des polices. Et ce n'est là que l'effet immédiat dû à l'application de certaines mesures administratives imposées par la Dgsn à l'encontre de ces policiers ripoux. Quant aux poursuites judiciaires, il en ressort, suite à leur présentation par-devant le parquet d'Alger, la mise sous mandat de dépôt de treize d'entre eux, l'emprisonnement de cinq autres éléments alors que le reste des 26 policiers incriminés ont été, soit condamnés à des peines avec sursis, soit mis sous contrôle judiciaire ou encore convoqués en citation directe. Ces informations ont été rendues publiques hier, lors d'un point de presse tenu au commissariat central d'Alger. Le conférencier, M.Khaoua Samir, chargé de la communication au sein de cette institution, relèvera d'emblée le caractère strictement rigoureux des mesures de réprobation mises en application par la Sûreté nationale à l'égard des policiers enrôlés dans des affaires de corruption ou même tentés par cette pratique frauduleuse. «Nous sommes sans pitié à l'encontre des policiers ripoux» a-t-il déclaré en ajoutant que la mise sur la place publique de cette affaire de vingt-six policiers traduits devant la justice pour le motif de corruption obéit, selon lui, «au souci de la transparence». «Nous n'avons rien à cacher et notre maison est faite en cristal», n'a cessé de répéter le commissaire Khaoua comme pour dire que désormais, la transparence est érigée en règle d'or au sein de la corporation de la police. M. Khaoua fera part, en outre, que les vingt-six mis en cause, ayant par leur comportement porté préjudice à l'institution de la Dgsn, constituent les premières statistiques recensées pour le compte de cette année, et ce, tout en s'obstinant à occulter le nombre de policiers appréhendés pour délit de corruption au cours de l'année 2004. «Je pourrais vous communiquer ce chiffre ultérieurement» s'est-il contenté de répondre à une question en rapport avec les statistiques établies l'année précédente au sujet de la corruption dans les rangs de la police. Néanmoins, pour cette année 2005, M.Khaoua indiquera que 80% des arrestations touchant des policiers corrompus ont été opérées en flagrant délit. «La corruption des policiers est beaucoup plus apparente sur le voie publique», a-t-il également insisté en faisant allusion au fait que ce sont les agents de l'ordre public (AOP) qui sont les plus exposés à ce genre de fléau. Il citera par la suite des exemples de policiers ripoux tel que celui qui s'est fait emprisonner après avoir écoulé deux bons d'essence délivrés par la Dgsn et dont le coût ne devait pas dépasser les 800 DA. La plus grande somme encaissée par l'un des vingt-six policiers incriminés ne dépasse pas les 5000 DA, selon toujours le conférencier, M.Khaoua. Aux yeux de la loi, un policier appréhendé pour délit de corruption est incontestablement acculé par l'application des circonstances aggravantes, du fait justement de son caractère d'homme de loi. En sus, et conformément à l'article 126 du code de procédure pénale, il est puni d'une peine d'emprisonnement allant de deux à 10 années fermes. Tout policier impliqué dans des affaires de corruption risque en plus une amende oscillant entre 500 et 5000 DA. Par ailleurs, le chef de la sûreté de daïra de Cheraga fera part, quant à lui, du démantèlement par ses éléments d'un réseau composé de trente-deux ressortissants africains originaires du Mali et du Cameroun, «excellant» dans la falsification des billets en euros. Il précisera que l'arrestation d'une trentaine d'individus dont douze femmes a eu lieu le 14 décembre dernier au niveau de l'hôtel Les Amis de Ain Benian, à l'est d' Alger. Parmi les objets mis sous scellés suite à l'interpellation des membres de ce réseau, le responsable de la sûreté de Cheraga fera part, outre le matériel informatique utilisé dans la fabrication des faux billets, de la saisie de la somme de 65.000 euros en coupures falsifiées de 500, 200, 100 et 50 euros. Les membres de ces réseaux ont été présentés le 18 décembre dernier par-devant le parquet de Cheraga qui a placé la plupart d'entre eux sous mandat de dépôt. Neuf parmi ces personnes désormais écrouées sont considérées comme des récidivistes par les services de sécurité, du fait qu'elles ont déjà été arrêtées pour les motifs d'immigration clandestine, faux et usage de faux ainsi que pour falsification de papiers d'identité.