Malgré le fait que nous sommes à la veille du mois sacré du Ramadhan, elles étaient nombreuses les femmes qui ont pris part à la marche populaire qui a eu lieu hier, vendredi 3 mai à Tizi Ouzou, dans le sillage du soulèvement populaire et pacifique pour le changement radical, qui a démarré le 22 février dernier. Elles étaient là, au rendez-vous, à côté de milliers d'hommes, d'adolescents et de personnes de tous les âges, venus des quatre coins de la wilaya de Tizi Ouzou, pour dire à l'unanimité: «Yetnahaw gaâ» ou ils doivent tous partir, en référence aux hommes politiques ayant occupé de hauts postes de responsabilité à l'époque de l'ex-président de la République dont l'actuel chef de l'état Abdelkader Bensalah et le Premier ministre Noureddine Bedoui. On a retrouvé, hier, la même ambiance et la même ferveur que celle ayant prévalu tout au long des 10 autres vendredis de la colère ayant émaillé le rythme de ce mouvement depuis son commencement. Comme chaque vendredi, c'est à partir de 14h que les centaines puis les milliers de manifestants ont commencé à se rassembler devant l'université Mouloud-Mammeri. «Système dégage, klitou leblad ya sarraqin, Bedoui dégage, Bensalah dégage», houkoumat le bricolage, Issaba dégage, sont autant de slogans ayant été entonnés à tue-tête, hier, sous les airs de fête habituels et qui sont la marque exceptionnelle des manifs du vendredi à Tizi Ouzou. Les manifestants ont même détourné les paroles de plusieurs chansons populaires connues, pour y injecter leurs slogans, à l'instar de la célèbre chanson «baba chikh, assegas agi atsnawi» dédié auparavant à la JSK, puis au mouvement, hier. Exhibant fièrement le drapeau national et le drapeau berbère, les manifestant ont parcouru la route de l'hôpital, le boulevard Abane-Ramdane et le boulevard Larbi-Ben M'hidi en criant haut et fort d'autres mots, d'autres nouveaux comme: «Newkni di zayriyen, ulac win ighizemren», «système barra», «libérez l'Algérie»... à maintes reprises, les manifestants ont marqué des haltes surtout au niveau des lieux symboliques comme le carrefour des Martyrs du printemps noir, la place de l'ancienne mairie, le carrefour Matoub Lounès, la place de la Liberté de la presse... Comme chaque vendredi, l'esprit pacifique était de mise, hier, lors de la marche de Tizi Ouzou. Les manifestants ont réussi à s'organiser en carrés bien agencés, évitant ainsi tout débordement ou bousculade.