Complexité. Alors que la mobilisation populaire s'est poursuivie, hier, pour son 12ème vendredi, les arrestations d'anciens hauts responsables se succèdent. Ces arrestations, après celles des hommes d'affaires, s'opèrent maintenant dans le milieu de la politique. Lorsque le 5 mai dernier, la cour d'appel militaire de Blida avait, dans un communiqué, annoncé le placement en détention provisoire de Toufik, Tartag et Saïd Bouteflika, il y avait une précision. En effet le communiqué mentionnait «qu'une poursuite judiciaire a été ouverte (contre ces trois personnalités)...ainsi qu'à l'encontre de toute personne (notez l'utilisation du singulier) dont l'implication est établie par l'enquête». Cette personne est aujourd'hui connue, il s'agit de Mme Louisa Hanoune, SG du Parti des travailleurs qui a été, à son tour, placée en détention provisoire, jeudi dernier, par le tribunal militaire de Blida. Ces quatre personnes sont poursuivies pour «atteinte à l'autorité de l'armée et complot contre l'autorité de l'Etat». Selon l'article 284 du Code de justice militaire et 77 et 78 du Code pénal qui prévoit ces faits, ces personnes risquent, si elles sont reconnues coupables, entre 5 à 10 années de réclusion criminelle. D'autre part, jeudi dernier, deux sénateurs, Saïd Barkat et Djamel Ould Abbès font l'objet d'une procédure de levée de leur immunité parlementaire demandée par la justice pour des faits liés à la période où ils ont dirigé, à tour de rôle, le ministère de la Solidarité nationale. Un autre ancien ministre fait l'objet de poursuites judiciaires. En effet, un communiqué de la Cour suprême a annoncé, mercredi dernier, que Chakib Khelil, ancien ministre de l'Energie, fait l'objet de deux poursuites judiciaires. L'une liée à «des mouvements de capitaux de et vers l'étranger» et la seconde à «La conclusion de deux contrats par la compagnie Sonatrach avec deux entreprises étrangères en infraction à la loi». Ces nouvelles affaires viennent s'ajouter à toutes celles qui ont concerné des hommes d'affaires. Ou encore aux auditions de l'ancien Premier ministre, d'un ministre en exercice et de l'ancien chef de la police. Sans oublier non plus le mandat de dépôt contre l'ancien chef de la 2ème Région militaire et le mandat d'arrêt lancé contre l'ancien chef de la 1ère Région militaire. La complexité des dossiers est telle que même les avocats ne cherchent plus, comme d'habitude, le soutien des médias!