La bouteille de gaz est devenue une rareté en période d'hiver La vente et l'utilisation du bois pour se chauffer a refait surface dans plusieurs communes réputées pour leur hiver rigoureux qui s'annonce, cette année, avec un froid glacial, une gelée la matinée, la pluie sur les plaines du Sud alors que la neige a repris ses droits sur les hautes montagnes du nord de la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Pourtant, Naftal vient d'annoncer la livraison quotidienne à partir du mini-centre enfûteur de Bordj Bou Arréridj, de 7500 bouteilles de gaz par jour aux 34 communes et, précise-t-on à L' Expression, «l'acheminement journalier par camion vers les dépôts communaux de la bouteille de gaz, sans compter les livreurs privés et l'on compte aussi s'approvisionner de plus de 1 200 bouteilles pleines par jour à partir de la wilaya de Béjaïa pour couvrir tout le territoire de la wilaya Bordj Bou Arréridj en gaz butane.» A vrai dire, certains responsables du Naftal n'arrivent pas à expliquer la ruée vers la bouteille de gaz alors que le conditionnement de la bouteille est largement suffisant pour couvrir les besoins en énergie des foyers non raccordés au gaz naturel. Pour les populations des daïras comme d'El Djaâfra, Zammourah, Mansourah, Bordj R'dir, toutes les régions montagneuses, la bouteille de gaz est introuvable et est vendue parfois le double de son prix, soit de 200 DA à 400 DA et tous les foyers stockent la bouteille par peur du blocage des routes par la neige. Selon le président d'APC d'une commune du nord de la wilaya: «La population préfère aujourd'hui l'utilisation du bois comme chauffage et le butane pour la cuisine, sachant que ces deux dernières années, les routes ont été coupées pendant plusieurs jours et les dépôts n'ont pas été alimentés en bouteilles de gaz.» De toute façon, explique-t-on «le retour au bois est devenu vital pour les populations des régions montagneuses vu le coût de la bouteille alors qu'un ouvrier gagne 200 DA par jour dans ces contrées enclavées et, de surcroît, l'hiver, période d'hibernation et de chômage pour toutes les familles.» Une autre explication est donnée également par un dépositaire de Naftal consistant à impliquer les propriétaires de poulaillers qui s'approvisionnent en quantité importante en gaz butane. A ce titre, l'on signale qu'il existe plus de 1000 éleveurs avicoles dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Ce chiffre est invérifiable, vu que cette activité est également clandestine dans toutes les communes et que chaque éleveur a besoin d'au moins une dizaine de bouteilles par jour pour l'élevage du poussin. C'est dire donc que la bouteille de gaz est devenue une rareté en période d'hiver dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj et le retour au bois, vu sa disponibilité dans la région, préconisé par les familles. Et comme l'explique un citoyen: «Le bois permet au moins une réunion de famille chaque soir autour de la cheminée qui a fait également son retour dans le monde rural et montagneux.».