Durant le dernier trimestre de l'année en cours, les 56 barrages en Algérie ont cumulé un apport pluviométrique de l'ordre de 430 millions de m3. Le chiffre vient revoir à la hausse le taux de remplissage des barrages et garantir ainsi une marge de sécurité de deux années, indique Abdelmalek Benbouaziz, chargé de communication au ministère des Ressources en eau et ce, en marge d'une séance consacrée à l'ouverture, hier au siège de l'Anbt, des plis financiers de trois infrastructures hydrauliques. A la suite donc des importantes averses enregistrées ces derniers jours, le taux de remplissage dépasse les 50% à l'est et au centre de pays, tandis que la situation à l'ouest, en dépit d'une légère amélioration, demeure visiblement difficile. Quoi qu'il en soit, précise notre interlocuteur lors d'un point de presse improvisé dans les locaux de l'Agence nationale des barrages et des transferts, le département de Abdelmalek Sellal ne compte pas baisser les bras. Mais, la situation est prise au sérieux et la réception du grand Mao devra venir à bout de la crise. Ce n'est pas tout, un bon nombre de stations de dessalement sont installées à l'ouest du pays, un réseau renforcé, il y a quelques jours, par la délocalisation de deux autres stations monoblocs qui ont été transférées de Skikda et Alger vers la région oranaise. Il faut dire que compte tenu d'une situation pluviométrique instable, l'eau dessalée constitue une alternative inévitable pour le département de Sellal. Cette eau produite à partir des stations de dessalement revient à 48 et 58 DA le mètre cube. L'Etat, à travers Sonatrach, s'est engagé à acheter cette eau auprès des producteurs et à la subventionner pour garantir un prix abordable pour les consommateurs. De ce fait, le ministère des Ressources en eau, en mettant en marche sa nouvelle stratégie ne compte pas stagner dans les mêmes eaux et attendre que les pièges à eau se remplissent. Pour revenir à l'ouverture des plis financiers pour la construction du barrage Kissir (wilaya de Jijel), Ourkis (Oum El Bouaghi) ainsi que la réalisation de l'AEP de la région de Dahra à partir du barrage Kramis (Mostaganem), la stratégie arrêtée devra, à coup sûr, donner un coup d'accélérateur à la politique de l'eau qui consiste en la sécurisation en matière d'alimentation en eau potable de toutes les régions du pays. Il faut dire que le barrage d'Ourkis qui fait partie du grand complexe hydraulique de Beni Haroun sera d'un volume global évalué à 65 millions de m3/an. Quant à la réalisation de l'Aep de Dahra à partir du barrage Kramis, ce projet fait partie du couloir Mostaganem-Arzew-Oran (Mao), appelé à sécuriser la région de l'ouest avec l'apport important des stations de dessalement. Trois groupements d'entreprises ont été retenus pour la construction du barrage Kessir, trois autres soumissionnaires pour Ourkis, tandis que pour l'AEP de Dahra quatre autres groupements ont été préqualifiés. Les marchés seront attribués provisoirement après analyse financière et vérification des calculs de tous les dossiers des soumissionnaires retenus.