La mise en service du barrage MAO (Mostaganem-Arzew-Oran) destiné à améliorer l'approvisionnement en eau de la ville d'Oran est prévue pour la fin février, ou au plus tard début mars prochain. Jusqu'à mercredi dernier, les barrages ont atteint un remplissage estimé à 48,16%. Ce chiffre est, pour le ministre des Ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal, plus qu'intéressant notamment au mois de novembre, par comparaison aux années précédentes. C'est une bonne année en matière de pluviométrie surtout que le deuxième grand barrage, Koudiet-Acerdoune, d'une capacité de 640 millions de m3, vient d'être réceptionné. En revanche, “avec une capacité estimée à 600 m3/habitant/an, à cause d'une insuffisante pluviométrie, nous sommes encore dans une situation de stress hydrique”, tient à rappeler le ministre. Pour le moment, affirmera M. Sellal, l'augmentation du prix de l'eau n'est pas à l'ordre du jour au ministère. L'eau étant produite avec de l'énergie, il n'est donc pas écarté que les tarifs soient revus à la hausse si ceux de l'électricité augmentent. “Pour l'instant, le prix de l'eau ne sera pas touché, l'Etat continuera à le subventionner. Cependant, si dans le cas où la décision de la hausse du prix de l'énergie est prise, nous serons obligés plus tard de discuter éventuellement du prix de l'eau”, expliquera le ministre. Pour lui, le gouvernement, néanmoins, a toujours fait en sorte que l'Etat participe dans le prix de l'eau. La subvention sera également maintenue pour l'eau dessalée. “Cette eau nous revient à 48 DA/m3. Mais ce n'est pas le tarif que paiera le citoyen”, ajoutera-t-il. D'ici à l'horizon 2030, l'Etat garantira, selon Abdelmalek Sellal, entre 165 et 180 litres/habitant. Il s'appuie sur les projets en cours, la mobilisation des ressources souterraines, la production des unités de dessalement de l'eau de mer, la récupération des eaux usées et leur épuration au profit de l'agriculture… L'augmentation du prix de l'eau n'est pas à l'ordre du jour Pour cette dernière activité, il a été épuré quelque 90 millions de litres/an d'eaux usées en 1999, aujourd'hui, le chiffre est évalué à 375 millions de litres/an, quantités redonnées au secteur agricole. Il est envisagé d'arriver à 650 millions de litres/an avec les projets de stations d'épuration en cours de réalisation. Cette quantité équivaut à une dizaine de barrages dont profitera l'agriculture. Le secteur a bénéficié, faut-il le rappeler dans le cadre du plan quinquennal, d'une enveloppe évaluée à environ 16 milliards de dollars. Le projet de transfert In Salah-Tamanrasset a nécessité à lui seul un montant de 1,5 milliard de dollars. Le prix de revient du mètre cube d'eau de ce projet coûtera 110 DA. Somme que le consommateur ne paiera pas dans sa totalité, bien entendu. Avec tout le budget alloué au secteur, le nombre de barrages, avoue M. Sellal, a été multiplié en une décennie pour atteindre 60 unités opérationnelles. La plupart sont des projets longtemps abandonnés à l'image de Béni Haroun, une trentaine d'années d'existence sans être achevé. “Nous avons récupéré tous les projets de barrages délaissés pour mener à bout leur construction. C'est ce qui s'est passé avec le Béni Haroun qui fonctionne bien depuis plus d'une année. Il alimente six wilayas”, indiquera Abdelmadjid Sellal, hier, sur les ondes de la radio Chaîne III. Quant au système de Taksebt, Koudiet-Acerdoune et Kedara, ils sécurisent définitivement, insistera le ministre, la capitale en matière de ressources. Car, il reste toutefois quelques difficultés dans la distribution. Pour Oran et la région de l'Ouest, la mise en service du MAO (Mostaganem-Arzew-Oran) est prévue pour le 1er semestre 2009. Le ministre des Ressources en eau avance le début de son fonctionnement vers la fin février et au plus tard début mars prochain. Pour le Sud, le pays s'appuiera sur les ressources souterraines, notamment l'albienne qui dispose, soulignera M. Sellal, d'une capacité extrêmement importante estimée à 40 000 milliards de m3. “Si l'on pompe 5 milliards de m3/an, nous aurons des capacités pour plusieurs siècles à l'avenir”, ajoutera-t-il. Dès la fin de l'année 2009, les capacités de mobilisation d'eau dans les barrages seront, estimera le ministre, de l'ordre de 7,2 milliards de m3. À cela, il y a lieu d'ajouter les 2,3 millions de m3/jour d'eau dessalée d'ici à la même échéance. Badreddine KHRIS