les inspecteurs-contrôleurs portant des cartables noirs remplis de procès-verbaux Chez les bouchers. Leurs haches sont si aiguisées que les prix affichés sont contondants. Fini le bon vieux temps où le marché local est géré par le chef se présentant comme un cerbère devant l'entrée principale du marché gérant la grande ardoise où sont annoncées les prix de tous les produits commercialisés. Fini le bon vieux temps où les inspecteurs-contrôleurs portant des cartables noires emplis de procès-verbaux cotés et paraphés qu'ils dressent à la moindre anomalie qu'ils relèvent contre des commerçants tricheurs. Ces hommes et ces femmes, ne font plus des descentes inopinées pour contrôler le niveau de la mercuriale. À Oran, ces hommes et femmes sont en grève pour des revendications socioprofessionnelles. Plus grave, ces agents contrôleurs menacent d'élargir leur mouvement en lui donnant le cachet de la grève illimitée dés dimanche prochain laissant le consommateur se démêler, contre vents et marées, en se soumettant, sans rechigner, aux lois instaurées, pendant ce mois de Ramadhan, par des commerçants dévergondés gérant impunément les prix à leur guise. Et les mesures annoncées par le département de Djellab ne trouvent pas preneurs. C'est du moins ce qui est constatable sur le terrain, notamment en ce qui concerne dans leur volet lié au contrôle des prix et la mise à plat de la spéculation. Si les produits alimentaires sont disponibles, il en demeure autrement pour leurs prix qui sont brûlants. Les marchands se frottent les mains pour avoir réussi à concrétiser leurs desseins en haussant impunément et de manière vertigineuse les tarifs des fruits et légumes. Hier matin, le marché de la Bastille donnait une image d'un lieu de transactions sérieuses, loin de tous les coups. Réellement, la stupéfaction sévit de plein fouet dès que l'on ose demander la tarification appliquée. Et le risque d'une dispute est imminent dés que l'on tente une petite explication. D'ailleurs, l'un des bouchers nous répondra sèchement en nous recommandant «d'aller acheter notre viande chez ce ministre ayant parlé de l'application raisonnables des produits». Ainsi donc, les prix des produits les plus utilisés pendant ce mois canonnent froidement le chaland. Le plus important des légumes est intouchable. La tomate est au prix de 180 DA/kg, la pomme de terre à 65 DA, le poivron à 220 DA/kg, la courgette à 120 DA/kg, la carotte à 100 DA/kg, la laitue à 120 DA/kg, l'ail est affiché au prix de 500 DA/kg, les haricots verts à 350 DA, le citron à 500 DA/kg, le céleri à 200 DA/kg, le navet à 120 DA/kg, les petits pois à 220 DA, le chou à 180 DA/kg, les artichauts à 150 DA/kg, le concombre à 180 DA/kg et les aubergines à 150 DA/kg. Idem pour les fruits. Les bananes sont aux prix fort de 500 DA/kg, les pommes de 400 à 600 DA/kg, les fraises à 250 DA/kg, le melon à 150 DA/kg et les oranges à 200 DA/kg. Et la totale se fait encore très douloureuse si l'on franchit la porte des petites boucheries du coin. Leurs haches sont si aiguisées que les prix affichés sont également contondants. La viande a connu une augmentation donnant des sueurs à l'image de la viande de veau cédée au prix de 1500 DA/kg, celle de l'agneau est à 1 800 DA, la viande hachée à 1800 DA. Le poulet est affiché au prix de 350 DA/kg, l'escalope de poulet est au prix de 550 DA/kg. Voila donc toute la triste réalité d'un marché.