La transition est ouverte Des précisions ont été apportées par le général Atta qui a indiqué que les six premiers mois de cette nouvelle phase vont être consacrés à la recherche d'accord de paix avec les groupes rebelles qui activent dans l'ouest et le sud du pays. Après plusieurs jours de discussions sur fond de tensions à Khartoum et surtout Oumdurman, le Conseil militaire au pouvoir au Soudan et les représentants de l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC) qui négocient au nom des manifestants sont parvenus à un accord sur la forme et la durée de la transition politique au terme de laquelle le pays sera confié aux civils. C'est un membre du Conseil militaire, le général Yasser Atta, qui a communiqué la nouvelle en déclarant avoir conclu un accord sur «une période de transition de trois ans», mettant fin à la période d'incertitudes et de contestation générale qui affecte le pays depuis décembre dernier et qui a permis de chasser du pouvoir le président Omar el Béchir, le 11 avril dernier. L'information a été aussitôt confirmé par un membre de l'ALC, Madani Abbas. Rappelons que l'armée souhaitait une période de transition de deux ans tout au plus alors que les manifestants exigeaient pour leur part une durée de quatre ans. Des précisions ont été apportées par le général Atta qui a indiqué que les six premiers mois de cette nouvelle phase vont être consacrés à la recherche d'accord de paix avec les groupes rebelles qui activent dans l'ouest et le sud du pays ainsi qu'à la mise en oeuvre d'une nouvelle assemblée législative, dotée de prérogatives tout aussi nouvelles, et composée à 67% de représentants des manifestants tandis que 33% seront consacrés aux forces politiques non affiliées à l'ALC. Celle-ci qui a le soutien de la foule présente depuis le 6 avril devant le QG de l'armée demandait jusqu'alors le transfert intégral du pouvoir aux civils, ce qui montre que des concessions ont bien été faites de part et d'autres durant les trois derniers jours. Pour l'heure, on ignore cependant de quoi sera fait le Conseil souverain appelé à être la haute autorité sous l'égide de laquelle se déroulera la période de transition, prélude au transfert intégral du pouvoir aux civils. Pour l'armée, jusqu'à une date récente, la majorité de sa composante doit lui revenir tandis que l'ALC estime le contraire. C'est ce qu'a passé sous silence le général Atta, même s'il a tenu à dire qu' «un accord total en moins de 24 heures (sera trouvé) pour répondre aux aspirations du peuple». Menée tambour battant depuis lundi dernier, les négociations entre l'armée et l'ALC ont conduit à une entente sur les institutions nouvelles du Soudan, c'est à dire un Conseil souverain, un cabinet et une assemblée législative. Un temps fragilisés par des affrontements qui ont fait six morts à Oumdourman (cinq civils et un militaire), les pourparlers n'ont pas déraillé et le Soudan commence à entrevoir une issue apaisée au bras de fer engendré par une augmentation du prix du pain contre laquelle la population s'est initialement révoltée avant de réclamer un changement du régime.