Les blessés du Printemps noir de la wilaya de Tizi Ouzou et les invalides sont, depuis l'année 2002, pris en charge par l'Etat. Des pensions sont versées aux blessés et aux handicapés et aussi aux familles des victimes. Cependant, et avec le nouveau décret, les pensions ont connu un certain retard afin de permettre à l'administration une revalorisation de ces pensions. Des pensionnés ont d'ailleurs recommencé à percevoir leur dû. Des rappels ont été notamment perçus par les bénéficiaires. D'autres blessés et handicapés ne s'étant pas déclaré à temps, ont vu s'ouvrir devant eux un autre délai pour établir leurs dossiers. Ainsi, et jusqu'à avant-hier, et selon la Cadc, «les services compétents au niveau de la wilaya ont reçu près de 800 nouveaux dossiers. La Cadc a, quant à elle, comptabilisé près de 600 dossiers». Les nouveaux prétendants à ces titres de pensions se devront également de subir des contrôles médicaux, une commission de wilaya à laquelle prend part la Cadc est, dit-on, à pied d'oeuvre! Selon la Cadc, «il y a des blessés qui se sont adressés directement aux services de la wilaya, d'où l'impossibilité pour la Cadc de donner le chiffre exact!» Toujours est-il que les blessés sont tous pris en charge et actuellement, il se trouve encore une quinzaine d'entre eux toujours en soins. Ainsi semble se clore une triste page liée aux événements du Printemps noir. Ces blessés que l'on peut, sans risque d'erreur, nommer les victimes de la révolution démocratique, sont en majeure partie des jeunes gens issus pour la plupart des couches déshéritées. Avant les événements, certes, rares étaient ceux qui avaient un poste de travail fixe, mais tous travaillaient et aidaient leurs familles qui, dans l'informel, qui dans l'agriculture, qui enfin, dans des petits métiers. Aujourd'hui diminués physiquement, ils sont une charge et l'Etat se doit de les prendre en charge comme il commence d'ailleurs à le faire. La société, pour sa part, a une dette envers eux car ce ne sont pas des délinquants, mais des citoyens qui se battaient pour un idéal noble : la démocratie! A noter qu'à Béjaïa, l'opération d'indemnisation débutera dans les trois prochains jours.